LES EXPLOITS FARAMINEUX DE NGUÉ NGUL: L'humilité est un trésor...

Ngué Ngul était fort. Très fort. Cette chronique relate quelques-uns de ses faits d’arme…

A cette époque, Ngué Ngul est allé à l’école initiatique pour perfectionner ses arts martiaux chez le plus grand maître du royaume ancestral. Tous les meilleurs, les plus doués, les plus forts de tous les villages à 300 Km à la ronde y venaient faire leurs armes. La sélection était impitoyable, et arriver à y rester ne serait ce qu’un mois était déjà un exploit.

Massa le maître réunit tous ses élèves, anciens et nouveaux. Les nouveaux dont faisait partie Ngué Ngul. La première des leçons, primordiale était celle de comprendre l’importance de l’humilité, dont le défaut faisait mordre la poussière aux plus colosses. Il leur raconta :

« C’est l’histoire du plus humble des premiers ministres que notre pays ait connu. Même à l’époque où il était un royaume. Il était humble. Il n’était pas comme ses pairs, ministres et personnalités qui se prennent pour des bœufs, même quand ils ne sont que des crapauds.

Un jour, alors qu’il était avec son vieil oncle, il dit qu’il ne comprenait pas pourquoi tous les autres pouvaient se comporter de manière aussi vile. Le vieux sage lui répondit que c’était normal qu’il ne comprenne pas. C’est parce qu’il était très stupide, et l’avait toujours été. Et le premier ministre de se fâcher

• Tu traites le premier ministre de stupide ? ça ne va pas ?
• Ah, je vois que toi aussi, tu as ton petit égo… »

Et Massa de conclure que tous avaient leur égo, mais que dans la lutte, le combat, il fallait le mettre de côté sous peine d’aller au-devant de graves déconvenues. Il demanda ensuite au niveau de faire des petits combats pour qu’il puisse les classer du plus fort au moins fort. Une voix retentit

• Pas la peine Massa. Le plus fort c’est moi. Ngué Ngul !
• Comment ? Tu n’as pas écouté la leçon sur l’humilité ? Tout de suite de la prétention ?
• Il ne s’agit pas de prétention, mais de vérité.
• Il s’agit de prétention, tu vas me le payer.
• N’est-il pas écrit dans la genèse, au chapitre 1 « Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon » Dieu était-il prétentieux ou constatait-il la vérité ?

Massa était très embarrassé. Lui, le grand maître, défié publiquement par un nouveau. Il rétorqua

• Puisque tu es le plus fort, tu vas te battre contre TOUS les élèves, nouveaux pour commencer, anciens pour terminer. Tu devras les battre chacun en moins d’une minute. Si tu n’y arrives pas, je t’exclus de l’école.

Ngué Ngul sourit. Un des nouveaux vint se mettre en garde face à lui. Il se jeta sur Ngué Ngul, qui à son tour le jeta violemment au sol. Le téméraire y resta. Prostré. Fracassé. Dans un très – très - sale état.

Ngué Ngul ouvrit les bras en grand, pour appeler le prochain. Tous, anciens et nouveaux, tournèrent la tête et se mirent à siffloter. Oh quelle belle mélodie ! Mais ce n’est pas celle que Massa voulait entendre. Il hurla « allez-y ». Tous lui répondirent qu’ils avaient retenu la leçon d’humilité. L’adversaire était plus fort. Ils ne voulaient pas aller au-devant de graves déconvenues. Massa ne pouvait plus rien dire. Mais Ngué Ngul avait encore quelque chose à dire. Il vint au-devant de Massa et susurra

• Maitre, s’ils ne veulent pas, peut-être désireras tu m’affronter ?
• Euh, on est déjà en retard dans la leçon. Remettez vous en rang. Et que des médecins viennent me ramasser celui qui est par terre là…