Bonjour les gos

Bonjour les djos

 

J’espère que vos vies dosent. Moi ça va. Je regardais encore un débat politique l’autre jour, et l’invité politique m’a bluffée. Il ne répondait jamais clairement à une question du journaliste. Ce n’était jamais noir ou blanc, ou bien vrai ou faux, ça dépendait toujours de quelque chose. Il m’a rappelé Dominique, un ami. Dominique ne répond jamais à une question directement. Il dit qu’il ne veut pas dire des bêtises, alors il fait attention.  Quand tu lui poses une question, c’est toujours du genre :

-          Dis-moi, Dominique, tu aimes le poulet ?

-          Ça dépend

-          Et que penses tu de Biya, c’est un bon président ?

-          En fait, ça dépend

-          Est-ce qu’il faut investir dans l’immobilier ?

-          Alors là, ça dépend

-          Mais merde, ça dépend de quoi ?!!!

La dernière fois quand je lui disais à quel point ça m’énervait, il m’a raconté une blague. Je vous la livre telle quelle :

  Le maître d’école demande à Toto combien de chats il aura s’il lui en donne deux, que la directrice lui en donne deux et que l’infirmière lui en donne aussi deux. Toto répond « 7 ». Le maître répète bien la question, et Toto de répondre pareil : « 7 ». Le maître lui demande combien d’oranges il aura s’il lui en donne deux, que la directrice lui en donne deux et que l’infirmière lui en donne aussi deux. Toto répond « 6 ». Et là le maître d’école explose, énervé

-          Mais enfin, pourquoi avec les oranges, 2+2+2 font 6 et avec les chats cela fait 7 ?

-          Parce que j’ai déjà un chat à la maison…

 

Comme quoi, ça dépend vraiment. Dominique n’avait peut être pas tort après tout. D’autant plus que j’ai repensé à deux autres exemples qui m’ont fait comprendre que vraiment, les choses ne sont pas toujours simples.

Figurez-vous que j’ai une copine, elle s’appelle Mado. Pendant un long moment, Mado n’a fait que me parler d’un gars qu’elle voyait de temps en temps à la salle de sport. Elle fantasmait grave sur lui. Elle disait que le gars était hyper assidu à la muscu, et que rien qu’à l’imaginer torse nu, transpirant, elle partait en pâmoison. Elle avait même écrit un poème pour Boris. Pour elle, Boris à la muscu, c’était le bonheur.

Les choses se faisant, ils ont fini ensemble. Au début, c’était le bonheur. Mais très vite, Mado a commencé à râler : « Boris n’est jamais là, Boris est toujours à la muscu, il ne sait pas qu’on doit passer du temps ensemble ? C’est même quoi ? » Bref Boris à la muscu, ce n’était plus du tout le bonheur. Comme quoi c’est relatif.

Quand je lui ai dit que si elle le larguait, j’allais aller voir ce qu’il valait, voir si vrai vrai, il avait de beaux abdos. Vous-mêmes vous savez que très souvent les gens préfèrent rester avec ce qui ne les satisfait pas trop, tant que les autres qui seraient satisfaits ne peuvent pas en profiter. Elle a donc signer sur son Boris en m’interdisant d’y toucher. Aka, est ce qu’on interdit quelque chose à la rombière ? Pour le coup, on a vraiment pu dire que c’est ma co-pine. Je peux aussi ajouter qu’apparemment les « Monsieur muscle » ne sont pas des flèches dans le domaine. Ils sont trop centrés sur eux-mêmes. Bref j’ai été déçue.

 

La seconde histoire est celle de Grâce. Grâce est une petite que j’ai vu grandir. Sa vie n’a pas été facile. Ce qui fait que très vite, elle s’est retrouvée dans la rue, à soutenir les poteaux, et à attendre que le passant bienveillant (et suffisamment fortuné) la tienne occupée le temps de sceller leur accord commercial : une dizaine de minutes à tout casser. Lecteurs, cette vie là n’est pas facile, aussi Grâce passait elle son temps à me dire qu’elle voulait arrêter ça, qu’elle voulait se marier et sortir de la rue. Un jour, j’ai pensé à Amidou, un garçon calme que je connaissais par des amis. Le gars hyper calme, célibataire (j’en étais certaine) et que personne  n’avait jamais vu avec une fille. Ni avec un gars d’ailleurs (Lecteurs, nous sommes en 2013). Pas riche, mais l’air travailleur. Je suis arrivé à les faire se rencontrer. Grâce m’a dit qu’il n’était pas exactement son style, mais qu’à défaut de grives, on mangeait des merles. Amidou ferait l’affaire. Je lui ai bien dit qu’Amidou avait l’air « mort », et que peut-être même était il impuissant. Elle m’a dit que ça tombait bien. Parce qu’après cette période, elle n’avait vraiment plus envie de voir un sexe d’homme. Ils se marièrent et eurent… rien. Ils n’eurent pas beaucoup d’enfants. Amidou ne touchait pas Grâce. Au bout d’un an, c’est elle qui a commencé à s’en plaindre. Elle me disait « mais c’est comment avec lui non ? il ne sait pas que j’ai des besoins ? Si ça continue, je vais partir ! ça veut même dire quoi ? » Et quand je lui demandai si elle avait oublié qu’elle avait dit « qu’elle ne voulait plus voir de sexe d’homme », elle me répondit « ma sœur, ça dépend ! Là je veux voir de très près le sexe d’Amidou ». Elle lui a donc posé un ultimatum : « Où tu me bombardes, ou je descends de cette barque ». Amidou a nié, et contraint, a accepté d’assurer. Rendez-vous fut pris pour le soir même. La suite, c’est Grâce qui me l’a racontée. Il paraît qu’à peine rentré de son boulot, Amidou est allé s’enfermer dans la salle de bains. Il en est ressorti avec un appendice énorme dressé, du genre qui n’accepte aucune dénégation. Amidou, lancé, n’entendit donc aucune des suppliques de Grâce. Elle m’avoua que dans son boulot précédent, jamais elle n’en avait vu, ni même entendu parler. Elle rajouta, qu’elle « ne voulait plus voir le sexe d’Amidou », ou comment changer d’avis en une nuit. Lecteurs vous comprenez pourquoi ça dépend ?

Moi, vous me connaissez, je suis une curieuse. Et je suis sportive. Et je suis courageuse. J’ai voulu en avoir le cœur net. J’ai donc « testé » Amidou, et je dois vous avouer que j’ai été un peu déçue. Comme on dit, « la taille ne compte pas »…


J’en parlais à mon ami Dominique, et je lui demandais son avis sur cette dernière expression populaire

-          Dominique, qu’en penses-tu ?

-       J’en pense que si tu me laisses te faire ça, je vais te montrer que la taille n’est pas incompatible avec le plaisir…

 

Pour une fois une réponse claire et directe, comme quoi, même le serpent se renverse…

La prochaine fois je vous dirais si sa promesse a été tenue.

 

La phrase choc: Même le serpent se renverse...

 

 

Retrouvez Les autres histoires de la rombière de Sadi  

 

Illustration de Mireben:

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