Bonjour les gos

Bonjour les djos

 

Comme on dit souvent, « tu restes là, ta part vient te trouver ». Vraiment. C’est la conclusion à laquelle je suis arrivée après une bien bonne mésaventure. Figurez-vous que j’étais chez moi, bien tranquille, en train de me demander comment bien plumer un pigeon là qui me tournait autour. Il s’agissait d’un White qui venait d’arriver. Il me disait que la couleur de mes yeux lui rappelait ses Vosges natales, et qu’il aimait bien s’enfoncer dans celles-ci. Et par voie de fait…

Les hommes me font trop rire, ils pensent qu’il faut chercher des paroles extraordinaires pour nous séduire, alors que leur Kung-fu est lent. On les voit venir à 421.5 km. Ayant vu venir celui-ci dès les premiers km, je me demandais quelle stratégie appliquer pour bien le gratter : La femme fatale ? La timide ? Celle qui résiste pour mieux céder ? Bref, j’en étais là quand Sylvain M, mon ami, a jailli chez moi, visiblement abattu

  • Smöln, on veut ma mort

  • Il y a quoi ?

  • Ma femme me trompe ?

  • Nooon, ce n’est pas possible

  • Si, non seulement elle me trompe, mais cela se sait, partout en ville.

  • Jure

  • Je te dis, Tu connais l’endroit où je travaille non ? ce n’est pas loin de chez toi. Et bien, tous les matins, quand j’y arrive, il y a un petit gars, environ 10 ans, qui me traite de « cocu »

  • Jure

  • Il me l’a dit tous les jours depuis 3 semaines. Tous les jours sans exception.

  • Et tu as fait quoi ?

  • J’en ai parlé à ma femme, qui bien sûr m’a rassuré.

  • Je savais

  • Mais le lendemain, le petit m’a dit « cocu, et rapporteur en plus ».

  • Mince !

 

Tant bien que mal, je le rassurai sur le fait que ce n’était qu’une coïncidence, que cela ne se pouvait pas, mais est ce qu’il voulait me croire ? Il m’a demandé de l’accompagner l’après-midi même pour voir ce que sa femme faisait. Nous partîmes donc, l’un appréhendant, l’autre essayant de rassurer. Et vous savez comme moi que quand on part, on finit par arriver. Nous arrivâmes donc.

 

Une fois entrés, Sylvain attaqua bille en tête en accusant son épouse de tromperie. A sa grande surprise, celle-ci garda son calme en disant qu'il pouvait toujours fouiller la maison à la recherche du fameux amant. Ce qu'il fit, sans succès. Il allait se confondre en excuses quand il se souvint que pour que sa théorie fût vraie, point n'était besoin d'un flagrant délit. Il se tourna donc vers son fils de 5 ans et commença l'interrogatoire

  • Raphaël, dis-moi mon petit

  • oui papa

  • est ce qu'il y a des tontons qui viennent souvent ici quand je ne suis pas là.

  • Il y a seulement un, papa.

  • C'est qui ?

  • Tonton Pierre

    Pierre était un ami commun à moi, Sylvain, et l'épouse de Sylvain

  • Pierre ?

  • Oui papa

  • Et quand il vient quand je ne suis pas là, il fait quoi ?

  • Il discute avec mama, elle rit, et puis ils vont travailler en secret.

  • Travailler ?

  • Oui, c'est ce qu'ils me disent.

  • Et tu as déjà vu ce qu'ils font quand ils vont travailler ?

  • Oui, une fois.

  • Et c'est quoi ?

  • Je dis ?

  • Vas-y mon fils.

  • Ils faisaient ce que tu faisais avec tata Smöln une fois chez elle quand nous étions allés lui rendre visite. Sauf que Mama criait plus.

Catastrophe générale. Devant le double scandale, je me suis éclipsée assez rapidement. Deux jours plus tard, je suis assise avec Pierre au bar, il a un œil au beurre noir. On parle de l'histoire, et subitement, il me dit

  • Mais, Smöln, comment tu as pu me trahir comme ça?

  • Comment ça ?

  • Il n'y a qu'à toi que j'ai parlé de cette aventure, à personne d'autre, je dis bien personne. Et je suis certain que elle n'en a parlé à personne. ET je t'avais demandé de ne le répéter à personne.

  • Uniquement à moi ?

  • Oui

  • Mais comment l'enfant là a pu en parler à Sylvain. Je ne le connais même p...

 

Et je me souvins que j'en avais parlé à un ami qui habitait dans le quartier en question. En lui faisant bien promettre de ne répéter à personne. Ce qui signifiait que lui-même en avait parlé à sa femme, certainement en lui faisant promettre de ne pas le répéter. Et puisqu'ils habitaient dans un quartier populaire où les voisins vivaient dans la promiscuité, cela signifiait qu'elle l'avait répété à toutes ses voisines. En leur faisant bien promettre de ne le répéter à personne. Et puisque...

Bref. Tout était de ma faute. Ma faute ? Attendez !

  • Dis-donc Pierre, arrête de m'agresser. Tout ça c'est de ta faute.

  • Hein ?! Tu me trahis et tu m'accuses ?

  • Si tu n'as pas été capabble toi-même de garder ton secret, pourquoi voiloir que les autres y arrivent ? Hein ?

 

 

Le conseil choc : Si tu n'es pas pas capable toi-même de garder ton secret, ne t'attends pas à ce que les autres y arrivent…

 

L'illustration de Mireben

 

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