Les fables de Jean d'Andjeng: L'ami intime...
09 avr. 2013Brillant. Tout le monde s’accordait à ainsi le qualifier
Son parcours avait été fulgurant, un à un les échelons avaient été gravis
Il avait été candidat, et toutes les élections remportées
Son charisme, son message lui avaient garanti de très nombreux groupies
Parmi eux, son ami, et conseiller objectif qui toujours disait l’entière vérité
Comme les autres, il gagne l’élection présidentielle, Leur travail avait payé
Les débuts furent idylliques. Comme dans bien des cas
Le peuple l’adorait. Il gouvernait habilement avec les conseils de l’ami
Mais le pouvoir attire, c’est l’un des plus surs appâts
Très vite donc, les courtisans furent nombreux. A tout ils disaient Oui
Comme dans la cour du Lion de maître Jean, ils savaient toucher le souverain
Qui est fou ? Lui aussi aima les flatteries. Les coups de lèche ne furent pas vains
Seul l’ami ne changea pas. Ses critiques fusèrent à foison
Car les décisions suprêmes devinrent partisanes, l’intérêt général fut oublié
Les courtisans en profitèrent. Ils déversèrent leur poison
Le Président, en lieu et place de l’écoute d’antan, commença à le rabrouer
La disgrâce fut totale. Le Président ne le recevait plus. Cela ne fut pas suffisant
Que juste il le vit, et sa conscience ne cessait de le tourmenter, comme l’accusant
Ce qui devait arriver arriva. L’ami eut un accident terrible
Alors qu’il nettoyait son arme, le coup partit. En plein nuque. Ça arrive
La police jugea que la thèse de l’accident était la plus crédible
Le Président fut soulagé. Mais à sa grande surprise, il partit à la dérive
Il avait de plus en plus de remords. Il ne dormait plus. Ce décès ne lui fut pas utile
Sa gouvernance partit à vau-l’eau. Il n’était plus entouré que de conseillers futiles
Lecteur, cette histoire qui transforma un démocrate en tyran
Elle nous concerne tous. Toi qui bats ta femme parce que tu n’assures pas
Lui qui punit cet employé modèle qui à la corruption dit Nan
Cette fonctionnaire qui torture un usager en fermant 1 heure avant le repas
Toi qui pour te remplir les poches, corromps et mens sous serment à l’audience
Chacun de nous qui refuse d’écouter et veut tuer son ami intime : Sa conscience
Moralité : On sait ce qu’il faut faire. Ce qu’il faut faire et ce qu’on fait n’ont souvent aucun rapport.
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