Lors de la Convention du MRC de décembre dernier, l’un des nombreux motifs de satisfaction a été l’annonce de la création de l’Alliance Politique pour le Changement (APC) par l’hon. Jean-Michel NINTCHEU. Cette plateforme a pour objectif le changement et postule que le mieux à même de l’obtenir face au RDPC n’est autre que le Président du MRC, M. KAMTO.

Les militants du MRC en sont naturellement enchantés. C’est rare de voir un homme politique de premier plan s’aligner spontanément derrière un autre. C’est rare. Tellement que tous les autres n’ont pas réagi de la même manière. Que ce soit MM. LIBII, OSIH, BILE ou Mme NDAM NJOYA, ils ont tous choisi de rester à distance de l’APC. Faut-il leur en vouloir ? les traiter d’aveugles ou de vendus ? Je ne pense pas que ce soit la bonne démarche. Un proverbe dit « si tu vois le crocodile acheter un pantalon, sait qu’il sait où il va mettre sa queue ». Cela veut dire que chacun agit avec (sa) rationalité.

Du militant MRC face aux réactions de l'opposition devant l'APC...

Je vous propose dans la suite d’explorer la rationalité d’un opposant mis devant l’APC. On comprendra alors aisément leurs positions. La bonne nouvelle ? On comprendra tout aussi aisément, comment faire pour qu’ils rejoignent l’APC.

Nous définissons un opposant comme quelqu’un qui considère la faillite du régime et qui aspire à un changement pour une amélioration de la vie des Camerounaises et des Camerounais. Nous considérons également que personne n’est de mauvaise foi et que chacun n’agit qu’en fonction des résultats de ses délibérations. L’un des principes de l’économie est que les agents agissent selon leurs intérêts. Pour la suite, nous diront selon leurs centres d’intérêt. Il ne peut y en avoir que deux pour la question concernée : Le changement à tout prix OU l’intérêt personnel.

Ceux pour qui priment l’intérêt personnel ne sont pas à jeter aux orties. C’est humain. Chacun de nous, peu importe nos objectifs louables, a un penchant égotique qui nous fait penser que l’on est fort, bon, meilleur que les autres et que l’on mérite d’être au-devant de la scène ou tout bonnement qu’il nous avoir un minimum de biens matériels. On arrive plus ou moins à dominer ce penchant et mettre au-devant l’intérêt supérieur de la nation. C’est humain. Je ne nierai pas à Jean de Dieu MOMO sa sincérité quand il était opposant. Il a lui-même expliqué qu’il était fatigué et que maintenant il privilégierait sa personne. Il n’était pas encore ministre.

Le Changement ou l’Intérêt personnel. Chacun oscille entre les deux. La plupart ont un penchant clair d’un côté de la balance. Analysons et comprenons le positionnement de leaders politiques d’envergure en fonction de leur centre d’intérêt principal.

A / Ceux dont la priorité est leur intérêt personnel

Dans ce groupe, il y a deux sous-groupes. Ceux qui pensent que M. KAMTO peut gagner. Puisqu’ils privilégient leurs intérêts, pour rejoindre l’APC, ils vont soit se rallier tout de suite, soit négocier leur ralliement.

Il y a ensuite ceux qui pensent que la victoire n’est pas possible. Aucun d’eux ne rejoindra l’APC. Certains rejoindront le RDPC à l’instar de MOMO, la plupart seront candidats pour exister. Même si aujourd’hui ils peuvent parler de primaires. Les seuls de cette catégorie qui auraient pu rallier auraient été des leaders de moindre envergure qui rallieraient non pas pour une victoire à la présidentielle, mais pour un poste de député ou de maire lors des élections locales.

Ce qui nous donne 8 possibilités, dont une seule entraîne un ralliement logique à l’APC et une autre un futur ralliement.

Du militant MRC face aux réactions de l'opposition devant l'APC...

B/ Ceux dont la priorité va au changement

Il y a ensuite ce second groupe. Ils priorisent le changement. La question pour eux n’est pas « Est-ce que KAMTO peut gagner ». La question sincère est « Qui est le mieux placé pour faire advenir le changement ? ». Ils vont donc logiquement se subdiviser en trois catégories. Ceux qui pensent que M. KAMTO est effectivement le meilleur choix (ils sont déjà dans l’APC), ceux qui ne savent pas (et qui peuvent demander une primaire par exemple), et ceux pensent eux-mêmes, sincèrement, être un meilleur choix. Cela nous donne 6 possibilités dont là encore une seule implique un ralliement immédiat et deux autres un futur ralliement.

Du militant MRC face aux réactions de l'opposition devant l'APC...

Le positionnement des leaders cités en introduction est donc logique. Je laisse le lecteur les placer sur la carte selon l’estimation qu’il a de leurs intérêts. Sont-ils d’abord tournés vers leur sort ou vers le sort du pays ? Croient-ils que M. KAMTO puisse gagner ? Croient-ils qu’ils soient le mieux placé ? Voilà les questions qui conditionnent leurs choix.

Du militant MRC face aux réactions de l'opposition devant l'APC...

La bonne nouvelle pour le militant du MRC est double : Nous comprenons le raisonnement logique de ces acteurs. Plus important nous comprenons ce qui reste à faire pour qu’ils se rallient. C’est simple. Ceux qui ont leur intérêt personnel comme priorité doivent croire qu’une victoire est possible. La plupart viendront. On les retrouvera dans les hypothèses A2 et A1. Ceux qui ont comme priorité le changement doivent croire que le mieux placé est M. KAMTO, ce qui revient au même. On les retrouvera dans B1, B3 et B5. La mission du militant est donc simple, et se résume en trois points

  • Encourager à l’inscription sur les listes électorales pour que chacun, y compris le parti au pouvoir se dise que la masse critique peut être atteinte
  • Promouvoir le candidat et son programme, en montrer comment il répond aux problématiques rencontrées par les Camerounaises et les Camerounais.
  • Respecter les actuels opposants à l’APC pour ne pas brûler les futurs ponts une fois les deux premières conditions réunies. Comme M. KAMTO l’a répété en Décembre dernier « Si vous ne pouvez pas répondre à l’adversité par l’amour, taisez-vous ! »

 

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