Les Chroniques du Jeudi : Tout est relatif? Tout est surtout objectif...

« Une heure assis à côté d'une jolie femme semble durer une minute. Une minute assis sur un four brûlant semble durer une heure. C'est ça la relativité ». Cette citation d’Albert Einstein pose le décor. Si le réel c’est l’ensemble des paramètres objectifs qui caractérisent un système, son interprétation varie de l’observateur. C’est relatif. Peut-on se satisfaire de cela quand il s’agit des destinées d’un pays ? Le Cameroun va-t-il bien ou ne va-t-il pas bien ? Le système éducatif est-il ou non performant ? Peut-on, oui ou non, se soigner correctement au Cameroun. Les réponses à ces questions ne peuvent pas être « ça dépend ». Ce ne serait qu’une fuite en avant au détriment de nos concitoyens. C’est ce que nous allons montrer par la suite.

Septembre 2022. De retour d’un déplacement professionnel, je suis dans un avion. A l’approche de l’aéroport d’Orly, le commandant de bord annonce un ciel nuageux. Stupeur ! Car il fait très beau. J’ai pris des photos.

Il faisait effectivement très beau. Après nous sommes descendus. Et nous avons atteint les nuages. Il ne faisait pas beau, mais il ne pleuvait plus.

Puis nous sommes encore descendus. Et là, il pleuvait.

En haut, il fait beau. Au milieu, c’est là. Tout en bas, il pleut. Au même endroit. On peut tout de suite faire une transposition dans la vie sociopolitique du pays. Nous avons des gens de la haute, pour qui la situation est correcte, elle est même bonne. Qui sont ces gens ?

• Ces gens sont les cadres du privé ou de la fonction publique qui ont un bon traitement, une villa, une assurance maladie pour eux et les enfants, et les moyens d’assurer une éducation de qualité à leurs enfants.
• Ces gens sont les Camerounais de la diaspora qui reviennent en congés pour se détendre, faire un peu de tourisme, voir la famille et faire la fête.
• Ces gens sont les gens qui profitent indûment du système. Ils savent qu’ils bénéficient d’avantages auxquels ils n’auraient pas droit dans un système juste : népotisme, corruption, détournements, abus de pouvoirs. Pour eux tout va bien, et de plus, les choses DOIVENT ABSOLUMENT CONTINUER AINSI. Sinon, ils pourraient perdre ces avantages. C’est donc eux que l’on verra s’engager politiquement pour défendre le régime RDPC.

Les deux premières catégories (j’en fais partie), si elles se concentrent sur leur « petite » vie, diront que tout va bien. Certains vont alors dire qu’ils ne se concentrent que sur leur bien-être parce qu’ils veulent voir leurs enfants grandir. C’est un thème que nous avons traité.

Les chroniques du jeudi : Je veux voir les enfants grandir... - le blog mebene

" Je veux voir mes enfants grandir ". Cette phrase a été rendue célèbre par l'artiste Longue Longue. Elle symbolise aujourd'hui l'hésitation, voire la peur de ceux qui pensant que la situation...

https://mebene.over-blog.com/2023/12/je-veux-vois-les-enfants-grandir.html

 La troisième catégorie ne veut QUE se concentrer sur leurs avantages. Voilà les gens pour qui tout baigne, ou a minima pour qui « ça va », il ne faut pas « trop déranger avec les trucs d’opposition là ». Et tous ceux qui pensent qui pensent le pays va bien parce qu’eux vont bien ont tort. Ils ont tort parce qu’ils perdent de vue l’objectif. Le seul objectif qui devrait être la boussole de tous ceux qui s’engagent en politique : Quelle est la situation vécue par les populations, et que faisons-nous pour l’améliorer ?

Le rôle de la politique est de se soucier de la situation du collectif, des laissés pour compte et de leur proportion dans la société. C’est autour d’eux que l’on doit mettre les baromètres représentant la situation. Perception is reality. Certes, mais qui que l’on soit, riche, mbenguiste, cadre, pousseur, vendeuse à la sauvette, nous devons avoir une image commune de la réalité, même si notre situation personnelle est différente. Nous ne pouvons pas avancer collectivement en ayant une lorgnette égoïste. C’est l’avancée collective qui fera que ma situation personnelle (ou du moins celle du plus grand nombre) s’améliorera.

Ainsi, la relativité s’envole. L’objectif n’est de savoir s’il pleut là où tu es. L’objectif est de savoir s’il pleut sur la terre ferme, là où on rencontre le commun des mortels. Nous demandons à Einstein de préciser l’objectif, quelle est sa priorité ? Si c’est de courtiser la belle dame, alors, une heure sera toujours une minute à ses côtés. Si l’objectif c’est de tenir la marmite sur le réchaud branlant pour nourrir ses enfants, alors une minute sera toujours une heure. La perception du temps ne changera que si l’objectif change. Ceux qui disent donc que le Cameroun va bien n’ont pas pour objectif le bien-être des populations. Nous avons commis un article récent qui, à travers quelques indicateurs, brossait la situation du Cameroun.

Les Chroniques du jeudi : L'inoubliable balayeur de rues et les regrettables caciques du régime... - le blog mebene

Appolonie Ngono, blogueuse vidéo, a récemment été convoquée par la police pour avoir dénoncé l'insalubrité dans la ville de Yaoundé, notamment à travers les carences dans la collecte des ...

https://mebene.over-blog.com/2024/01/les-chroniques-du-jeudi-l-inoubliable-balayeur-de-rues-et-les-regrettables-caciques-du-regime.html

Lectrices, lecteurs, demandez-vous quand vous observez les dirigeants du pays :

• Sont-ils de ceux que la situation de la population empêche de dormir ?
• Sont-ils nombreux qui pensent que la priorité ne doit pas être la situation de leurs enfants par rapport à celle de tous les enfants du Cameroun ?
• Combien parmi eux en arrivant aux affaires se disent ils « d’ici trois ans, si j’ai un problème de santé, je ne me ferai soigner qu’au Cameroun. Zéro évacuation sanitaire » ?
• Combien parmi eux quand ils rentrent dans leurs grosses villas au village se disent « il faut aider les populations à développer leurs champs, quitte à ce que je renonce aux dizaines d’hectares que je pensais leur arracher » ?
• Qui parmi eux quand il est nommé se dit d’abord « enfin les choses vont pouvoir avancer dans la bonne direction pour l’intérêt public dans mon domaine » avant de se dire « En haut ! Je suis en haut. Ma vie va changer ! »

Lectrices, lecteurs, répondez. Vous les observez, vous les connaissez. Vous les voyez vivre.

Notre pays va mal. Ce n’est pas avec des gens qui nient cette réalité objective qu’il ira mieux. J’ai mon idée sur ce qu’il faut faire. Elle passe par le MRC et son candidat M. Kamto. Nous y reviendrons. Très bientôt maintenant…

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