Dans les articles [ Comment arrivent ils à faire passer de telles choses, ou des injustices   et Comment de telles choses sont elles acceptées ou des injustices ], nous avons abordé le thème des injustices, d'une part pour en présenter le ressenti par la victime et comment (à notre sens) elle doit réagir, et d'autre part pour présenter les stratégies employées par les "tyrans" pour appliquer ces injustices.

 

Mais ce que nous avons omis (ou que nous n'avons pas encore fait), c'est de définir concrètement ce qu'est une injustice. En effet, deux ou trois passants dans la rue vous donneront deux ou trois avis différents. Le même évènement sera vécu comme une injustice par tel et pas par tel. Il faut donc dans la mesure du possible s'affranchir de ce caractère subjectif pour essayer d'en donner une définition que l'on pourra utiliser dans la suite de cette rubrique.

 

Nous rappelons que cette rubrique [ Egalité ] est consacrée à la notion d'égalité entre les hommes, et l'implication que cette notion a sur la société camerounaise (extensible aux autres sociétés). Nous rappelons également que dans le cadre de cette rubrique, on se limite aux implications sur lesquelles les garants de la société (et donc les politique et l'Etat) peut avoir une action. Nous nous limiterons donc à parler des injustices au niveau global, dans les relations entre citoyens et Etat. Ce que l'on pourra dire sera extensible par exemple à la sphère privée (famille, etc.), mais cette sphère ne sera pas le thème central de notre énoncé.

 

Soyons cash ( bien que Y.Y réclame de la longueur). Disons tout de suite qu'une injustice se caractérise (dans une société égalitaire) quand un individu n'est pas traité conformément à la loi*. Loi qui est instaurée pour régir et codifier les relations entre des citoyens, d'autres citoyens et l'Etat. Nous avons mis un (*) au mot "loi". Nous y reviendrons plus loin, mais examinons d'abord ce que nous disons ici.

 

Nous serons donc en présence d'une injustice dès lors que le "tyran" (qui d'après notre définition est celui là qui inflige l'injustice) choisira volontairement de ne pas appliquer la loi (qu'il la connaisse ou pas) spécifiquement dans ses relations avec un individu ou un groupe d'individus. Nous pouvons donner quelques exemples pour visualiser plus clairement:

- Un juge qui inflige une peine plus grande au Noir qu'au Blanc pour le même acte commet un acte injuste

- Un policier qui tabasse un passant sans raison commet une injustice

- Par contre, un homme qui vole un autre ne commet pas d'injustice. Puisque la loi prévoit ces cas de figure en prévoyant que la police et la justice se chargeront d'appréhender le coupable. C'est le système (police, justice) qui en commettront une si le coupable n'est pas poursuivi (et si il est appréhendé, n'est pas condamné).

- des injustices sont donc commises quand on punit moins sévèrement la délinquance en col blanc que les menus larcins

- Une attribution de marché public truquée est une injustice

- etc.

 

Nous pensons qu'à ce stade, tout est plus clair. Plus clair? Mais que se passera t'il dans le cas d'une loi qui porte déjà en elle les germes de l'injustice? Prenons le cas des lois qui interdisaient aux Noirs de s'asseoir dans les bus aux USA. Dirions nous que le système aurait commis une injustice en ne punissant pas Rosa Park? Non, n'est ce pas. Et les exemples de ce type sont légion. Nous sommes donc forcés de conclure que ce que nous avons dit plus haut n'est valable que si la loi ne porte pas en elle les germes de l'injustice. Et pour se rapprocher de la définition donnée plus haut, nous dirons donc que porter en soi les germes de l'injustice signifie pour une loi, traiter intrinsèquement les individus comme s'ils n'étaient pas égaux ( .rappelons la définition d'égalité entre hommes:  Les hommes sont égaux: Définition ). Bref une mauvaise loi (dont le contraire est la loi bonne, concept qui sera le thème d'un prochain article).

 

Nous concluerons donc Une injustice se caractérise (dans une société égalitaire) quand un individu n'est pas traité conformément à la loi bonne.

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