Scènes de vie, d’ici et d’ailleurs, illustrant les écarts de traitements entre hommes et femmes. Ce n’est pas toujours comme on pense…

  1. Le pater pense qu’il n’est pas comme les autres. Il est réellement pour l’égalité entre hommes et femmes. Il pense donc qu’il est logique qu’il prenne sa part dans les tâches domestiques. Il faut dire qu’à 4 (le pater, la mater, fiston – 5 ans, et fillette – 1 an), il y en a des choses à faire. Mais au fond de lui, il sait bien que la mater en fait plus que lui. Il se rassure en disant qu’elle aime se faire mal. Elle rétorque que si elle ne fait pas, ça ne va pas se faire tout seul.

Aujourd’hui, il est décidé. Il va tout donner. Il profite d’être en congé pendant qu’elle travaille pour faire le max : lessives des deux enfants, ménage (quasi) complet, repas. Elle rentre, elle n’a pas l’air plus impressionnée que ça. Passons. Deux jours plus tard, les bacs à linge sale des enfants sont de nouveau pleins. Le pater se demande comment ce truc se gère habituellement. C’est de la magie…

  1. Fillette vient d’avoir un an. Elle fait ses nuits. Enfin, pas forcément. Comment dire ? Quand on la couche, on lui prévoit un ou deux biberons pour la nuit. Et au matin, au moins un des deux est vide. Il n’est pas rare que le pater se réveille le matin comme une fleur en pensant que sa fille a enfin fait toute une nuit. Pour voir le biberon vide. Il n’a donc pas entendu quand la mater s’est levée. Il faut dire que comme elle a allaité longtemps, il a débranché ses radars. Du coup, la nuit c’est elle qui s’est souvent levée, tandis que lui s’occupait des petits le matin. Arrangements entre petits amis…
  2. Pater a un ami. Il fait pareil. Il « aide » sa femme. Même si on a l’impression qu’il le fait moins par conviction (égalité) que par obligation (la vie en France ne permet pas toujours d’avoir du « petit personnel »). Le résultat est le même. Il fait sa part. Mais quand il va au Cameroun, il voit bien que ses amis ne font pas pareil. Il raconte
  1. J’ai un ami qui est venu du pays. Je l’ai invité à manger. Il a vu comment je m’occupais de mes enfants. Il m’a appelé hors de la maison pour me demander si j’étais souffrant…
  2. Nous sommes allés au pays en famille la dernière fois. Nous étions chez mon petit frère. Il était sorti et ma fille devait être changée. Je l’ai changée sous les yeux de ma belle-sœur. Elle n’a rien dit. Quand mon frère est revenu, elle lui a sauté dessus : Tu vois ton grand frère ? Lui au moins il change les couches ! Apparemment, de toute sa vie il n’avait changé une couche que 4 fois. A ce moment-là, il avait déjà 4 enfants…

Autre lieu, autres mœurs ? Ne blâmons pas sans rappeler que nos deux gars « du pays » sont également ceux qui gèrent tous les aspects financiers dans leur ménage. Arrangements on a dit ? en tout cas, le pater sait ce qu’il préfère…

  1. Le pater va chercher fillette chez la nounou. Elle est gentille la nounou. Elle a gardé fiston avant fillette. Ça s’est très bien passé. Elle s’occupe bien d’eux. Le pater sonne. La nounou ouvre.
  • Ça va ?
  • Oui, et toi ?
  • Ça va. Stp, dis à ta femme que la petite a beaucoup toussé aujourd’hui.
  • Ok, et je dis quoi à son papa ?

Elle n’a pas compris, mais apparemment, les papas (ou le pater seulement ?) ont la lourde mission de dire aux mamans que les enfants sont malades. C’est elles qui doivent gérer…

  1. On est samedi. Le pater est en voiture, il va au foot. La mater est restée avec les enfants. Ah non, il ne s’agit pas là d’une odieuse répartition des tâches. Dans la matinée, c’est elle qui est allée à son sport pendant que lui faisait les courses, accompagnait fiston à son sport à lui, gardait fillette puis ramenait les deux pour leur donner à manger en attendant la mater. Une fois rentrée, lui peut ressortir pour le foot. Un ballet bien rodé.

Il roule donc quand le téléphone sonne. C’est encore la nounou. Que pasa ? Fillette n’est pas avec elle. Le pater décroche

  • Allo, ça va ?
  • Oui, et toi ?
  • Ça va. Dis-moi, tu peux dire à ta femme que j’essaie de la joindre ? c’est urgent. Et elle ne décroche pas.
  • Il faut lui laisser un message.
  • Mais c’est urgent je te dis.
  • C’est quoi l’urgence ?
  • Je suis devant la caisse, et je veux savoir la pointure de fillette pour lui offrir un cadeau.
  • Tu as demandé à son père ? si sa mère ne décroche pas…
  • Mais c’est toi son père non ?
  • Oui
  • Tu connais sa pointure ? (grosses oreilles, pour ne pas dire gros yeux)
  • Oui, 1920, mais c’est mieux de prendre du 20

Du coup les papas sont également bons à demander aux mamans la pointure des enfants. C’est la nounou qui le dit…

  1. C’est le soir. Le pater prend sa douche. Dans les vestiaires des garçons, au boulot. Il vient de terminer un match de squash. A cette heure, il n’y a plus grand monde dans la douche collective. Clac ! Clac. Des pas. Ça doit être un sportif du soir. Les pas se rapprochent. Et c’est une dame ! Elle est de l’entretien ou quelque chose du genre. Elle porte une blouse. Elle passe devant les gars nus qui prennent leur douche. Comme si de rien n’était, elle fait sa ronde.

Le pater est hébété. Il se demande ce qui se passerait si un monsieur de l’entretien faisait sa ronde en fin de journée dans les douches des filles. En tout cas, heureusement. Heureusement qu’elle ne lui a pas sauté dessus (pater dit ça parce qu’il sait que la mater lira ces lignes). Heureusement également qu’elle n’ira pas raconter ce qu’elle a vu : l’eau était très froide ce soir là…

 

 

Pour avoir une vision plus élaborée du sujet, retrouvez le précédent article dans le thème.  

 

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