Dans la suite des articles parlant des valeurs « légalisées » dans les lois [ voir Les lois basées sur la morale sont elles de bonnes lois? ], parlons aujourd’hui de la valeur « Fidélité ». Dans la plupart des pays, après un mariage civil, si votre partenaire a la preuve que vous avez failli du point de vue de la fidélité, il peut vous faire très mal lors d’un divorce. Ceci signifie que le législateur oblige les partenaires à respecter une valeur morale. Laissons de côté les couples qui optent pour des « valeurs de partage » comme l’échangisme…


Au Cameroun, de tels articles sont également en place dans le code civil. Par contre, ce que l’on peut aussi retrouver dans le code civil est la Polygamie. Ainsi les messieurs, sous réserve que la dulcinée l’accepte, ont le droit de signer des mariages polygamiques. S’ouvrant ainsi la voie à de possibles futures unions. Pourquoi les épouses acceptent-elles parfois de signer ? C’est une autre question…


Toujours est-il qu’au Cameroun, les époux se doivent fidélité. Mais ils peuvent avoir signé un contrat polygamique…


Un cas récent a été porté à notre connaissance et a motivé le présent article : Il s’agit d’un monsieur dont la femme, ayant des preuves d’infidélités, souhaite divorcer. Sa menace principale, et en même temps son espoir, étant lesdites preuves. Il se trouve que les deux ex tourtereaux ont signé « polygamique » devant le maire. L’époux s’inquiétait de ce qu’il risquait.


Et moi de répondre que je ne voyais vraiment pas comment il pouvait « perdre » si litige juridique il y avait. Si je ne m’abuse, le maire insiste pour qu’il n’y ait pas de vice caché entre les époux. Le mariage devant être librement consenti. Comment peut-on consentir à épouser une femme sans l’avoir fréquentée un moment dans le Cameroun de 2010 (maintenant 2011) ? Si la première épouse a consenti à la possibilité de polygamie, c’est donc qu’elle a sait que son mari peut en épouser une autre. Si on se mettait à épouser la première venue, que l’on ne connaisse ni d’Eve, ni d’Adam, comment être sûr de ne pas ramener à la maison une véritable sorcière ? Ne peut on pas alors dire que c’est pour la paix du ménage (dans ce processus compliqué de la connaissance réciproque des futurs conjoints) que le mari a eu des relations avec cette femme ?


Faire des reproches à ce monsieur serait comme condamner un jeune homme pour fornication (une autre valeur que l’on retrouve de ci delà). Et si on ne saurait interdire l'infidélité à un polygame, on ne saurait l'interdire à un monogame. CQFD


En conclusion, il est peut-être temps de dépoussiérer le code civil. Les conjoints souhaitant divorcer, quelque en soit le motif devant pouvoir le faire sans faire intervenir des « valeurs légales ».

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