Amis Kiniens,

Bonjour.

Comment allez-vous aujourd’hui ? Moi ça va couci-couça. Il y a l’un d’entre vous qui m’a dit récemment « ouiiii ! Tu vas copier des blagues sur le net, et tu les ressors ici ! C’est même quoi ? ». Je ne sais pas quoi dire. Il s’appelle Waddle, mais lecteurs, je vous demande solennellement de ne pas réagir violemment, malgré l’offense. Nous les hommes supérieurs devons appeler au calme au lieu d’attiser les braises. Cela permet d’éviter les conflits inutiles.

 

A propos de conflit, on est souvent rendu à un point sans savoir comment tout cela a commencé. Les effets sont pris pour les causes, et vice-versa. C’est le sens du proverbe du jour : « Ne regarde pas où tu es tombé, mais regarde où tu t’es cogné le pied ». Bien identifier les causes. En effet si tu tombes, la faute n’est pas au sol où tu as atterri, mais à l’endroit où tu as trébuché, c’est lui qu’il conviendra de corriger si tu ne veux pas tomber à nouveau.

 

Mon ami Kamo Franck dont je vous ai déjà parlé m’a bien fait rire un jour parce qu’apparemment il ne comprenait pas le proverbe. Un jour on jouait au foot contre les gars du quartier voisin : les Tueurs du bloc 24. Un match très chaud. Franck jouait en attaque. Les Tueurs avaient un défenseur vraiment costaud (une tête et 20 kilos de plus que tout le monde). Celui-ci passait son temps à botter les pieds de Franck qui se retrouvait constamment au sol. L’arbitre faisait comme s’il ne voit pas. Mais Franck le sentait bien, qu’il était par terre. Il se relevait alors énervé et se mettait à invectiver le sol, lui criant d’arrêter de le faire trébucher, sinon il lui pisserait dessus. Moi, honnête je lui disais « c’est Brutus (le défenseur) qui t’a taclé, ce n’est pas le terrain ». Il faisait comme s’il n’entendait pas. Quand Brutus s’est tourné vers moi me dire de répéter, j’ai arrêté de parler. Je ne voulais pas risquer une extinction de voix. Vraiment, Kamo là, il ne comprend rien…

 

Tout comme, Dino. Un cousin du village qui est venu passer les dernières vacances chez moi. C’est la première fois qu’il arrivait dans une grande ville comme Douala. Je me devais donc de lui montrer les choses de la vie. Je lui demande quelle est son expérience avec les filles. Il me dit « Grand, toi même tu sais qu’au village c’est fort, les filles sont rares ». Je me dis que je vais l’amener dans mon secteur habituel. Les filles n’y sont pas trop chères et je suis déjà un habitué. Je lui donne quand même quelques conseils avant d’y aller. Je lui dis : « Moi tu me connais, avec les filles, je suis un pro (et c’est vrai), elles m’adorent. Regarde-moi faire et imite ». Il me demande « comment on sait qu’elles aiment » ? « Elles crient, elles parlent ». Nous voici donc chez Mado, ma partenaire habituelle. Je passe en premier pendant que Dino nous ventile avec une serviette (la chambre de Mado était petite et mal aérée). Je m’applique et je bats mon record de longévité (1mn 24s). Je me rajuste, fier de moi. Mado me dit que c’était très bien. Dino et moi échangeons nos rôles. Je ventile, tant et si bien qu’après 25 mn d’efforts ponctués de hurlements enthousiastes de Mado ils finissent enfin. Et là Dino, l’idiot (ça rime !) me dit « Grand, j’ai assuré hein, tu vois comment elle criait » et moi de lui répondre « abruti, Comment peux tu croire que c’est de ton fait ? Apprends plutôt comment on ventile efficacement ».

 

Amis Kiniens, vous-mêmes vous voyez comment les gens peuvent être durs de la comprenette. Et ce n’est pas fini. Toujours à propos de ce proverbe, certains confondent les causes et les conséquences. C’est le cas de mon voisin Loïc M, qui après plusieurs années de mariage prend une yoyette comme maîtresse. Kiniens, les yoyettes ne sont pas gratuites, et cela se ressent tout de suite dans son portefeuille. Du coup moins de sous pour la ration qu’il laisse à sa femme. Celle-ci en est réduite à bricoler des repas, qui du coup sont moins bons qu’auparavant. Loïc réunit le conseil de famille et déclare solennellement que « puisque ma femme prépare moins bien (ce qui prouve qu’elle ne s’intéresse plus à moi), je lui coupe les  vivres, comment ! » C’est très facile d’arriver au résultat souhaité quand on prend la conséquence pour la cause.

 

A propos d’arriver au résultat souhaité, Papy Blabla y est enfin arrivé. Depuis tout petit, il rêvait d’être fort, d’avoir des bras puissants comme les lutteurs de son enfance. La semaine dernière il est venu tout souriant me dire « Quand j’avais 20 ans, je n’arrivais pas à plier mon sexe avec mon bras. Quand j’avais 45 ans, j’arrivais à le plier de moitié. Et aujourd’hui à 70 ans, je le plie dans tous les sens, j’en fais ce que je veux. C’est bien la preuve que mon bras est plus fort ».

S’il le dit…

 

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