Dans le cadre de la chronique ([Quand je serai président (1): explication de la démarche  ]), je présente aujourd’hui mes propositions sur les moyens de réformer le statut des libertés individuelles au Cameroun, tout en préservant les droits des citoyens.

Nous croyons, et c’est la base de toute notre pensée politique, que les hommes sont égaux. Pour avoir un développement de cette pensée, prière de se référer à [Egalité ]. Ceci signifie d’une part que nul n’est supérieur à un autre et cela entraine l’exigence du respect des libertés individuelles. Ceci signifie en outre que si toute une catégorie de la population n’obtient pas les mêmes résultats qu’une autre, il y a des causes structurantes qu’il convient d’identifier et de corriger (équité et droit des minorités).

 

 

Domaine abordé : Institutions et législations

 

Symptômes constatés :

Yaoundé, la route est barrée parce que le chef de l’Etat doit traverser la ville. Dans un taxi, un professeur s’énerve et demande à haute voix s’il ne peut pas emprunter un hélicoptère au lieu de bloquer la circulation. Il se fait arrêter pour outrage au chef de l’Etat.

Un jeune homme se fait arrêter parce qu’il serait homosexuel.

Un jeune homme handicapé et roulant en fauteuil roulant ne peut pas aller à l’école parce que les écoles ne sont pas équipées pour l’accueillir.

Une jeune femme est obligée de prendre un congé sans solde pour célébrer une fête importante de sa religion qui n’est ni le Christianisme, ni l’Islam dont les adeptes ont eux, leurs fêtes en des jours déclarés fériés.

Une jeune femme vit en concubinage avec un monsieur depuis 7 ans. Ils ont deux enfants. Le monsieur décède et sa famille vient récupérer tout ce qui est dans la maison qu’elle avait participé à réunir.

Quelques exemples, parmi tant d’autres qui illustrent le besoin d’agir dans ce domaine des libertés individuelles et de la protection des droits des citoyens.

 

Diagnostic et objectifs de la solution :

Le diagnostic est simple de notre point de vue : Que ce soit l’héritage culturel (qui favorise la discrimination des femmes, des homosexuels, des albinos, etc.) ou la volonté de conserver le pouvoir ou des acquis pour une caste (liberté d’expression, liberté de manifester, etc.) ou les limitations économiques (prise en charge du handicap), les freins à l’objectif sont clairs.

L’objectif de la proposition sera donc de lever ces freins, sans révolution, mais en réformant de manière certaine, pour arriver à une société libre et égalitaire.

 

Proposition de solution :

 

 

1) respect du Suffrage universel, liberté de la presse 

Il est évident après ce que nous avons dit plus haut que ce sont là deux piliers qui devront être mis en place.

Pour ce qui est des libertés de la presse, nous en avons parlé précédemment [  Quand je serai président (14): Une presse libre et responsable ].

Pour ce qui est du respect du suffrage universel, nous donnerons prochainement nos propositions pour garantir des élections claires où le vote de chacun aura le même poids que le vote d’un autre, pour que les élus émanent réellement du peuple. Parce que personne n’est au dessus d’un autre. Avec les libertés individuelles, nous avons là les piliers de la démocratie.  


2) Liberté d’expression, libertés de manifester

Nous souhaitons que la liberté d’expression responsable soit effective. Responsable car en cas de diffamation ou d’atteinte à la vie privée, les responsabilités doivent être engagées. Par contre, pour tout le reste, il ne doit plus subsister aucun tabou. A titre d’exemple, les délits comme « outrage au chef de l’Etat, outrage à force dépositaire de la loi » seront supprimés. Les citoyens ayant le droit d’exprimer leur opinion sur le travail ou le comportement des autorités. Personne ne sera plus inquiété par rapport à des choses vraies qu’il aurait dites. Si nous prenons  le cas de WikiLeaks, la norme sera que c’est aux administrations de protéger leurs données et de prendre les mesures pour qu’elles ne s’ébruitent pas.

Pour ce qui est de la liberté de manifester. Dès Septembre 2007, les autorités du littoral ont pris des arrêtés interdisant les manifestations sur la place publique dans l’alors province. Arguant de potentiels problèmes de sécurité. Pourtant des marches « motions de soutien » pour la modification de la constitution par le RDPC ont été acceptées par ces mêmes autorités. Mais celles des partis d’opposition refusées. Rappelons que les émeutes de février 2008 ont deux étincelles qui sont l’annulation d’une marche du SDF le samedi précédent et un grève des transporteurs taxi. Ce que nous proposons est simple : Dépolitiser ces autorisations de manifester. Pour cela, aura le droit de manifester, quiconque aura le service d’ordre approprié pour empêcher les dégradations de biens publics et privés. Tout dégât perpétré par les membres de la manifestation sera imputable aux organisateurs. Les autorités ayant toujours en charge de fournir au public une carte de leur territoire avec les points d’engorgement (endroit et moment de la journée), carte que les manifestants (parti au pouvoir ou opposition) devront respecter pour éviter d’engorger la voie publique et gêner ceux qui ne manifesteront pas.


3) Abrogation (constitutionnelle) des lois morales.

Si les uns ne sont pas supérieurs aux autres, la morale des uns n’est pas supérieure à celle des autres. Les lois ne seront donc plus basées sur la morale. Mais pour punir quelqu’un, il faudra pouvoir répondre à la question « qu’est ce qu’il a fait de mal, et à qui » ? A ce titre nous instaurerons par exemple (exemple sans doute le plus marquant) une dépénalisation des lois homophobes (mariage homosexuel y compris).

En démocratie, il peut arriver que la majorité choisisse de voter pour que telle ou telle valeur morale soit érigée en loi. Nous rentrerons dans la constitution que ce type de loi sera interdit. Charge à un conseil constitutionnel de veiller à ce point.


4) Laïcité.

Au Cameroun nous avons la chance que les deux religions majoritaires (islam et Christianisme) cohabitent bien, contrairement par exemple à bon nombre de pays occidentaux à héritage chrétien. Nous avons aussi des athées et des animistes.

Nous définissons la laïcité comme le désengagement de l’Etat des choses religieuses qui relèvent dès lors du seul domaine du privé. A ce titre, la solution est encore perfectible au Cameroun. Une proposition est de laïciser les jours fériés.

Au Cameroun, nous avons encore bon nombre de jours fériés dus au Christianisme (sans doute les plus nombreux) ou à l’Islam. Rien pour les animistes, les Bouddhistes ou les Juifs. Nous proposons de garder 05 (environ le nombre de fériés religieux par an) par an que chacun choisira de ne pas travailler quand il le souhaite. Ainsi le chrétien pourra célébrer Pâques, l’assomption ou ce qu’il veut. Le musulman pourra célébrer la fête du mouton, le début du ramadan et ce qu’il veut. L’animiste ou même l’athée célébrer ce qu’il veut pendant cinq jours dans l’année (ou simplement se reposer). Pas de moins bien économique. Pas de lésés. Une meilleure laïcité.


5) Droits des femmes.

Ce point rejoint ce qui a été dit par ailleurs, mais la position des femmes sera singulièrement revue, pour ce qui est notamment de la communauté de biens hors mariage. L’exemple cité plus haut ne doit plus se reproduire, si même en l’absence de mariage les conjoints bâtissent une vie. Il y aura donc un statut reconnaissant ce « concubinage » et donnant primauté à la femme sur la famille du mari pour ce qui est des biens. Nous ne parlons même pas du mariage.


6) Droits des minorités.

Les minorités défavorisées par les conditions dans lesquelles elles vivent seront particulièrement protégées. Citons pèle mêle les cas des Albinos, des pygmées, etc.

Attardons nous un instant sur les handicapés. Nous proposons de faciliter leur insertion dans la vie active en encourageant les entreprises à adapter leurs infrastructures pour pouvoir les accueillir (nous n’avons pas dit à en recruter). Nous ferons en sorte que dans les écoles, les lycées, publics ou privés, toutes les classes d’âge puissent être accessibles depuis le rez-de chaussée par exemple.

 

Eventuels effets de bord :

Retour à l'accueil