Ils étaient deux camarades, Issa et Mboua farouches opposants au régime

Ils se radicalisèrent après les dernières élections qu’ils qualifièrent d’abime


Le président, nouvellement réélu, qui les entendit probablement

Leur proposa de devenir ministres d'Etat dans son gouvernement 


  Mboua refusa, ne voulait pas manger à la table du diable ni de sa cause être un lâcheur

Issa accepta, expliquant à qui voulait l’entendre qu’il changerait les choses de l’intérieur

 

****

 

Deux années ont passé. Mais qu’est ce qu’il passe vite, le temps

Issa est bien installé. Il aime bien les ors et les fastes finalement 


  Il n’est plus aussi critique. Il est même devenu un des laudateurs les plus zélés du Prési.

Je fais comme les autres. Qui est fou ? Tant que je suis là, j’amasse comme une fourmi 


  Mboua n’a pas changé, toujours aussi en colère contre le système

Et contre son ancien camarade qui a changé, et n’est plus le même

 

***

 

Le hasard a voulu qu’ils se rencontrent, et illico Mboua saisit Issa au collet

Quelle déception, à peine en poste te voilà corrompu. Regarde tes bourrelets 


  Qu’as-tu fait, toi qui prétendais agir de l’intérieur ? Rien, si ce n’est manger et te taire

Mais Issa ne se laisse pas faire. Mollo, mon gars. Et toi qu’as-tu fait ? Si ce n’est braire 


  Si nous protestions, c’est que nous voulions que cela change, et pour cela, il faut agir

Je ne l’ai pas assez fait. Mais toi, même localement tu aurais pu déjà un peu accomplir

 

***

 

Moralité : Ce n’est pas un mérite d’être opposant. Il faut a minima être proposant, et dans l’idéal agissant. Et agissant pour l’amélioration de la cité. Où que l’on soit.

 

 

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