Les fables de Jean d'Andjeng: les deux opposants...
04 oct. 2011Ils étaient deux camarades, Issa et Mboua farouches opposants au régime
Ils se radicalisèrent après les dernières élections qu’ils qualifièrent d’abime
Le président, nouvellement réélu, qui les entendit probablement
Leur proposa de devenir ministres d'Etat dans son gouvernement
Mboua refusa, ne voulait pas manger à la table du diable ni de sa cause être un lâcheur
Issa accepta, expliquant à qui voulait l’entendre qu’il changerait les choses de l’intérieur
****
Deux années ont passé. Mais qu’est ce qu’il passe vite, le temps
Issa est bien installé. Il aime bien les ors et les fastes finalement
Il n’est plus aussi critique. Il est même devenu un des laudateurs les plus zélés du Prési.
Je fais comme les autres. Qui est fou ? Tant que je suis là, j’amasse comme une fourmi
Mboua n’a pas changé, toujours aussi en colère contre le système
Et contre son ancien camarade qui a changé, et n’est plus le même
***
Le hasard a voulu qu’ils se rencontrent, et illico Mboua saisit Issa au collet
Quelle déception, à peine en poste te voilà corrompu. Regarde tes bourrelets
Qu’as-tu fait, toi qui prétendais agir de l’intérieur ? Rien, si ce n’est manger et te taire
Mais Issa ne se laisse pas faire. Mollo, mon gars. Et toi qu’as-tu fait ? Si ce n’est braire
Si nous protestions, c’est que nous voulions que cela change, et pour cela, il faut agir
Je ne l’ai pas assez fait. Mais toi, même localement tu aurais pu déjà un peu accomplir
***
Moralité : Ce n’est pas un mérite d’être opposant. Il faut a minima être proposant, et dans l’idéal agissant. Et agissant pour l’amélioration de la cité. Où que l’on soit.
Retrouvez par ailleurs les autres fables de Jean D'Andjeng