La loi, la foi et la grâce...
15 mai 2011On se place dans le cadre de cet article sous l’hypothèse chrétienne (Dieu existe, Jésus est son envoyé et ce qu’il demande aux hommes de faire c’est de s’aimer les uns les autres comme lui-même les a aimés). Nous discuterons ici de la salvation et des moyens d’y arriver. Nous ne parlons pas de la pertinence de ce concept de salut, mais juste des moyens d’y arriver quand l’on se place dans l’hypothèse chrétienne.
Signification de la résurrection pour Jésus...
Dans la tradition chrétienne, les discussions, initiées entre autre par Paul dans ses épitres, portent principalement sur trois moyens d’accéder à ce salut : la grâce, la foi et la loi.
1. La grâce :
C’est le concept selon lequel nul n’est assez bon pour mériter d’être sauvé par ses actions. C’est pourquoi ceux qui seront sauvés ne peuvent avoir été choisis que par Dieu directement, sans mérite aucun. Etre touché par la grâce. Ce concept s’appuie notamment sur Matthieu 19.16 où Jésus montre au jeune homme riche qu’il n’est pas assez bon pour mériter le royaume de Dieu, mais conclut qu’à Dieu, rien n’est impossible. La tradition selon laquelle la mort et la résurrection de Jésus sauverait concourt aussi de ce concept.
Nous avons eu dans un précédent article à dire que la mort de Jésus ne sauvait pas [ Signification de la résurrection pour Jésus... ], ajoutons aujourd’hui que la grâce, si salut il y avait, ne pourrait en aucun cas être l’argument de ce salut. En effet, s’il n’y a pas de règle pour le salut, cela revient à dire que cette méthode d’accès au salut est profondément injuste. Si Dieu décide arbitrairement de sauver tel ou tel, indépendamment de ce qu’il fait (le bien ou le mal), cela signifie que c’est un Dieu injuste car ne récompenserait pas à leur juste mérite les bons et les méchants. Même s’il choisissait uniquement de sauver arbitrairement des gens parmi les bons, il serait toujours injuste car pour les mêmes actions il ne récompenserait pas de la même manière. Or Jésus a indiqué que son Dieu (je rappelle que nous demeurons dans l’hypothèse chrétienne) est un Dieu juste, il n’est donc pas possible que ce soit par la grâce que l’on accède au salut.
Disons juste un mot sur l’histoire du jeune homme riche. Jésus lui dit bien ce qu’il faut faire pour être sauvé (ie action => récompense : Justice). Et face à l’arrogance du jeune homme, lui fait comprendre qu’il n’y est pas tant arrivé que cela. Et les disciples qui ont assisté à l’échange prennent peur face à la difficulté d’être sauvé, et Jésus les rassure sur le fait que rien n’est impossible à Dieu. Retour à la grâce ? Non, nous y reviendrons.
2. La foi
2.16
Néanmoins, sachant que ce n'est pas par les œuvres de la loi que l'homme est justifié, mais par la foi en Jésus Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus Christ, afin d'être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi.
Mais, tandis que nous cherchons à être justifié par Christ, si nous étions aussi nous-mêmes trouvés pécheurs, Christ serait-il un ministre du péché? Loin de là!
Car, si je rebâtis les choses que j'ai détruites, je me constitue moi-même un transgresseur,
car c'est par la loi que je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu.
J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi.
Je ne rejette pas la grâce de Dieu; car si la justice s'obtient par la loi, Christ est donc mort en vain.
En guise de réponse, référons nous à l’article déjà cité sur le sens de la mort de Jésus. Il n’est en effet pas mort pour nous sauver comme le dit Paul. D’ailleurs, si cela était, pour quoi Paul insisterait il dans ses nombreuses épitres sur ce qu’il faut faire pour être un bon croyant ?
Cela est donc incohérent, mais passons au paragraphe suivant où nous achèverons de le montrer.
3. La loi
Si ni la grâce, ni la foi ne sauve, il ne reste que la loi. Effectivement, d’après Jésus, c’est bel et bien elle qui sauve. Au jeune homme riche qui lui demande ce qu’il faut faire pour être sauvé, il lui répond d’aimer son prochain, ce que par ailleurs il résume en toute la loi des prophètes. Si l’on observe Matthieu 25.34-40, on voit quelles actions mènent à la salvation d’après Jésus. Tandis que de Matthieu 25.41-45. Il conclut dans le verset suivant
Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.
Un autre passage parlant que l’on retrouve dans Luc.
Le riche dit: Je te prie donc, père Abraham, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père; car j'ai cinq frères.
C'est pour qu'il leur atteste ces choses, afin qu'ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments.
Abraham répondit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu'ils les écoutent.
Et il dit: Non, père Abraham, mais si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront.
Et Abraham lui dit: S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu'un des morts ressusciterait.
Où Jésus indique à nouveau que pour éviter l’enfer (pour être sauvé), il faut suivre sa loi, la loi des prophètes qu’il a résumée dans ce commandement d’amour. Citons Matthieu
Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes.
Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.
C'est le premier et le plus grand commandement.
Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes
Comment expliquer les positions de Paul sur la foi ? Qui n’avait pas la foi de son auditoire et qui n’était même pas chrétien. Répondons à Paul car il n’y a pas contradiction réelle, car dans Galates, dans la suite de l’extrait posé, on voit que Paul appelle en fait loi, les us et coutumes des Juifs, comme la circoncision, et qu’il pousse fortement pour s’affranchir de cette loi pour se concentrer sur le message de Jésus, qu’il appelle foi, croire en Jésus. Or Jésus lui-même a dit qu’il passait par la mort et la résurrection afin que plus de gens croient en lui. Il a en outre ajouté que croire en lui, c’était faire ce qu’il disait. Si l’on est intéressé par le salut, on est donc bien ramené à sa loi chrétienne : Aime ton prochain comme toi-même…