Hypothèse du libre arbitre...
17 mai 2012
Cet article intervient dans le prolongement d'une série initiée précédemment. Celle-ci visait à caractériser l'intervention divine (ou son absence) dans le cours des choses. Sa conclusion était que Dieu ne pouvait pas intervenir dans le cours des choses, si ce n'est en proposant des idées à l'homme, idées que celui-ci était libre ou pas de suivre. D'où le titre de l'article Inception...
Ce développement n'avait pour postulats que les deux éléments suivants
-
Tout ce qui se manifeste le fait en respectant les règles de la physique. C'est à dire, qu'un phénomène n’obéissant pas aux lois de la physique (connues ou à connaître) est impossible. Illustrons en disant que si je tiens un verre du cristal le plus fragile et que je le lâche sur du granit, il n'est pas possible qu'il ne se brise pas. Cette hypothèse a été développée dans l'article suivant [ Explication de l'hypothèse du "Tout Physique" ]
-
L'homme dispose du libre arbitre qui fait qu'il décide pour des raisons qui lui sont propres d'agir de telle ou telle sorte. Cela signifie que Dieu ne peut pas me forcer à faire quelque chose que je choisis de ne pas faire. Pour reprendre l'illustration du verre, cela signifie que quand je tiens le verre, si je décide de le lâcher, alors je le lâcherai. Le présent article vise à développer et expliciter cette seconde hypothèse.
Pour cela, considérons les postulats suivants :
-
Dieu a une définition du bien
-
Dieu veut que le bien règne sur terre. Dieu ne veut pas que le mal se manifeste (il n'est pas méchant)
-
Il a donc des commandements que les Hommes sont censés suivre pour atteindre cet objectif. Les chutes étant punies dans quasi toutes les religions.
-
Rien ne peut être plus puissant que Dieu
Peu importe ce que l'on met dans la définition du « bien » du second postulat, nous sommes forcés d'admettre que le mal existe, et pas qu'un peu. La question se pose donc de savoir comment est ce possible avec les postulats ci-dessus. Il n'y a que deux alternatives
Soit Dieu veut que ce mal arrive, auquel cas il serait méchant. Or ceci est contraire au second postulat. Donc la raison n'est pas ici.
Soit Dieu n'y peut rien et n'a pas moyen d'agir sur le mal qui arrive. Notamment le mal fait par les hommes qui vont contre ses commandements. Or le quatrième postulat stipule que rien ne peut être plus puissant que Dieu, donc OU la volonté des hommes qui font le mal (et tous le font à un moment ou à un autre) surpasse la volonté de Dieu (rupture du quatrième postulat), auquel cas le libre arbitre des hommes surpasse la volonté de Dieu, et donc les hommes disposent pleinement de leur libre arbitre, OU la puissance de Dieu n'interagit pas avec le libre arbitre des hommes, auquel cas, les hommes disposent pleinement de leur libre arbitre. CQFD.
On pourrait me rétorquer qu'il est parfaitement possible que Dieu laisse les hommes disposer de leur libre arbitre, mais que quand il le souhaite, il est capable d'intervenir, par delà le libre arbitre, pour éviter une catastrophe, ou pour faire un miracle. Si on me rétorquait cela, on aurait tort, car si dans certains cas, Dieu VEUT agir pour prévenir le mal ou pour imposer le bien, alors, nous sommes obligés de conclure que dans tous les autres cas, quand il n'intervient pas, cela signifie qu'Il NE VEUT PAS. Or quand on ne veut pas le bien ou quand on ne veut pas que le mal n'arrive pas, c'est que l'on est méchant. Or selon le second postulat, Dieu n'est pas méchant. Donc cette réflexion est non fondée.
Le libre arbitre est d'autant plus une donnée que les religions dépeignant Dieu l'incluent elles-mêmes en leur sein. D'abord en donnant des commandements et des préceptes sur comment se comporter pour faire le bien (si nous étions contrôlés, il suffisait que Dieu nous actionne tout le temps pour obtenir ce qu'il veut. Point besoin de commandements nous exhortant à agir de telle ou telle manière). Ensuite, les contrevenants s'exposent toujours à des sanctions quand ils se comportent mal, ce qui confirme que les mauvaises actions dépendent d'eux et qu'elles ne sont pas souhaitées par Dieu. Que ces sanctions soient un mauvais karma, une réincarnation déshonorante, la mort, ou l'enfer.