Le Cameroun est un pays qui n'a connu que deux présidents depuis les indépendances. Le premier ayant donné le pouvoir au second. La proximité des élections (en théorie en Octobre 2011) déclenche un processus dont l'aboutissement, le point d'orgue sera cette date.

 

Beaucoup veulent être l'élu. Beaucoup veulent  que l'élu actuel change, espérant que cela fasse aussi changer leur condition.

 

Les premiers répondent à un besoin bien légitime. Mais les seconds, à une espérance, ce qui est beaucoup plus intéressante à étudier.

 

Qu'est ce qui fait que les choses changent? Ce sont les décisions, et surtout leur mise en application que prennent le gouvernement, les ministres et le Président. Ces décisions, telles qu'elles sont énoncées sont souvent bonnes. Le Cameroun regorgeant de fils et de filles ayant eu les plus brillants diplômes de la planète. Les idées, du gouvernement, de la société civile, de l'opposition, des citoyens, des bailleurs de fond qui imposent telle ou telle stratégie, ne manquent pas. Elles continueront de ne pas manquer, quelque soit le président.

 

Mais si tant de gens veulent le changement, on est obligé de choisir parmi deux solutions:

 

- Soit les bonnes idées de tout à l'heure sont effectivement mises en application de manière parfaite, auquel cas, les gens ne sont jamais contents, donc quelque soit le futur président, ils ne seront toujours pas contents, donc ça ne changera pas. Rien à dire donc.

 

- Soit ces idées ne sont pas idéalement mises en application: il conviendrait alors d'en extraie les causes de ces défections. J'en identifie quelques unes

 # Blocage administratif (lourdeurs diverses)

 # tribalisme (placer ses frères aux endroits stratégiques)

 # corruption et détournements de deniers publics

 

Le classement ne disant rien sur leur importance selon moi. Quand dans une élection, il y a 16 candidats (2004) + tous ceux qui n'ont pas été candidats soit parce qu'ils étaient dans la plateforme commune de l'opposition, soit parce qu'ils étaient dans le parti au pouvoir, on peut à coup sûr conclure qu'il y a sans doute des huluberlus, sans aucun sens politique ou des responsabilités. Bref loin de ce que l'on pourrait appeler des hommes d'Etat. mais à coup sûr aussi, ce n'en sont pas la majorité. Nous pensons en outre qu'ils n'ont pas beaucoup de chances d'être élus.

 

En effet, nous pensons que les hommes d'Etat ne sont pas une denrée aussi rare que l'on peut le croire. En 1982, quand Paul Biya devient Président, personne ne pensait qu'il avait la carrure. Aujourd'hui tout le monde (dans son camp bien sûr) l'appelle à se représenter, car c'est le seul capable. Gbagbo gagne en 2000 presque par hasard. Quand aux USA, un VP devient PR, il endosse souvent cette stature, au point lui aussi de devenir incourtournable dans son camp. En Afrique, (et Dieu sait que nous exécrons les coups d'Etat http://mebene.over-blog.com/article-quand-je-serai-president-8-lutte-contre-les-coups-d-etats-50632180.html ), il n'est pas rare qu'un putchiste que rien n'avait préparé à cela se transforme en homme d'Etat. Aujourd'hui il se dit le seul capable de diriger. dans bien des pays du monde, de nombreux inconnus sont nommés premiers ministres, ministres, et quand ils arrivent en poste, ils font, parfois un peu mieux que les précédents, parfois un peu pire. Mais ils font.

 

Nous pensons donc que parmi tous ces hommes d'Etat potentiels, certains auront identifié les trois causes dont nous parlions plus haut (certains en auront éventuellement identifié d'autres), certains auront des idées pour s'affranchir de ces blocages, certains les mettront en application. mais même dans ce cas, cela prendra du temps. Nous pensons donc que bon gré ils feront (y compris éventuellement le chef de l'Etat actuel). Certains un peu mieux que d'autres, certains un peu moins bien que d'autres. et le Cameroun continuera d'avancer un peu plus vite ou un peu moins vite, selon l'elu. Mais il avancera.

 

Le prochain président du cameroun est donc... potentiellement n'importe qui (y compris l'actuel). Le comprendre, et l'accepter, même quand le candidat que nous aimons n'a pas gagné, ou le candidat que nous exécrons a gagné, c'est cela aussi la démocratie. Nous voyons par exemple les dérives que cet état de fait a pu entrainer en Côte d'Ivoire.

 

Nous sommes donc posé la question de savoir s'il fallait continuer la chronique http://mebene.over-blog.com/categorie-1009717.html , puisque qu'on le fasse ou pas, ça avancera. Nous avons conclu que "oui", il fallait la continuer, parce que ce serait pour l'instant notre participation, notamment sur le champ des idées dont nous parlions plus haut.

 

A bientôt donc dans le cadre de cette chronique.

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