Egalité et potentialités humaines différentes.
21 nov. 2010Dans le cadre de la rubrique sur Egalité nous avons eu à définir sur ce que nous entendons par le fait de dire que les Hommes sont égaux. Nous avons dit que nous considérions que toute entité, a fortiori les hommes, pouvaient être considérées sous deux aspects: L'Etat (qui est l'essence de l'entité, ce qu'elle EST) et les Actions qui sont l'impact de cette entité, bref ce qu'elle fait. Ces deux aspects identifiés, nous définissons donc l'égalité comme uniquement portée sur les Etats: Les hommes sont égaux par Etat, par nature, mais leurs actions, leur impact sur l'extérieur peut permettre de les différencier. Nous résumons cela avec la formule suivante: L'égalité entre hommes se caractérise quand les hommes sont traités uniquement sur ce qu'ils FONT. Pour illustrer, nous prenons souvent l'exemple de deux justiciables qui ayant commis exactement la même faute, dans les mêmes circonstances exactement se retrouvent au tribunal. Si l'un est acquitté et l'autre pas par le même juge, nous dirons que nous sommes en rupture d'égalité de fait, mais si les deux reçoivent la même peine, nous dirons qu'ils ont été traités en respect de ce principe d'égalité.
A ce stade, très souvent tout le monde est d'accord. C'est après que cela se complique. C'est pour cela que dans le cadre de cette rubrique sur l'égalité, nous étudions les implications que ce principe peut avoir sur une société et ses différentes composantes, en l'occurrence la société camerounaise. Mais avant cela, examinons quelques éléments récemment portés à notre attention.Nous disons que les hommes ne peuvent être différenciées que par leurs actions, mais prenons l'exemple du basket, statisquement on est meilleur si on est grand. Ou la musique, on sera meilleur si on a ce don là. Ou les maths, si on a la "bosse des maths", y a de fortes chances pour que l'on soit meilleur que les autres en maths. Vous aurez compris où je veux en venir: Il existe des caractéristiques innées, des potentialités, des dons innés qui avant même qu'une quelconque action n'ait été entreprise, introduit d'emblée des différences entre individus. Et ce sont ces différences qui plus tard introduiront les différences entre actions. La question étant alors, puisqu'avant toute action, on note déjà des différences dans les Etats, comment peut on alors parler d'Egalité dans les Etats.
Nous pensons que cette question ne remet pas en cause notre définition d'égalité. Nous pensons même qu'à l'examen cette question n'a pas grande importance. En voici les raisons.
1) Notre définition d'égalité ne nie pas que des différences d'Etat existent.
Evidemment que des différences entre individus existent. Certains sont Noirs, certains sont Blancs. Certains sont petits, certains sont Grands. Certains sont droitiers, d'autrs gauchers (avec, et c'est prouvé, une utilisation différente du cerveau). Même si ce sont là des différences physiques, elles peuvent avoir un impact sur les futures actions de leurs porteurs. Pourtant ça ne remet pas en cause le fait que les hommes doivent être traités uniquement selon ce qu'ils font. Et donc l'Egalité entre hommes. De même, les caractères innés plus subtils, ie pas ou peu physiques, comme cette fameuse "bosse des maths" (si elle existe) ou comme un autre don peuvent créer des différences, différences qui entraineraient peut-être des actions différentes, mais ça ne remet pas en question le fait que les gens doivent être traités uniquement selon ce qu'ils font.
2) Ces potentialités n'ont de sens justement que si elles conduisent à des actions.
Nous avons dit que ce sont les actions qui différencient les hommes. Qui dit différenciation n'est pas loin de dire hiérarchisation. On peut donc dire que Bolt est supérieur à Ebene (si si!) si l'on parle de sprint. Ou que Lady Ponce est supérieure à K-Tino pour ce qui est du Bikutsi (pour ceux qui sont de cet avis). Imaginons donc une discipline qui soit la discipline suprême de classement des individus: Plus un individu est bon dans cette discipline, plus il dépasse les autres individus. Imaginons qu'il existe un don permettant d'exceller dans cette discipline s'il est utilisé. Imaginons maintenant deux individus A et B. A a le don en abondance (visualisable sur son physique ou par IRM dans son cerveau) et B ne l'a absolument pas. On le constate à la naissance, avant qu'ils aient eu le temps de faire quoique ce soit. les aléas de la vie mènent B à éxercer une activité quelconque. mais ils mènent aussi A à exercer une autre activité différente de la discipline suprême. Ce qui fait personne (même pas lui) n'a jamais pu voir à l'oeuvre son fameux don. Si l'on décide de classer comme nous l'avons postulé les gens selon ce don, comment doivent être classés A et B sur l'échelle de cette discipline? A mon sens, et c'est le plus logique, ils doivent recevoir la même note (0) que l'ensemble des gens qui n'ont jamais rien montré dans la discipline en question. On ne les classera différemment que si A exprime son don dans la fameuse discipline et passe ainsi devant B. Et s'i l'on est d'accord avec ces deux hypothèses, alors on reste d'accord avec le fait que les gens sont jugés uniquement sur ce qu'ils font, ce qui est la caractérisattion nous l'avons dit, de l'égalité.
3) Seule compte l'action
Plaçons nous maintenant dans l'hypothèse où les individus exploitent toujours leurs capacités (ce qui n'est pas le cas). On sera d'abord forcé de reconnaitre que dans bien des cas, ce ne sont pas seulement les capacités innées qui permettent d'atteindre un certain niveau.
Le travail permet parfois de compenser une absence de talent a priori. par exemple, un menuisier arrive à faire de très jolis meubles parce qu'il a toujours su le faire. Il a ce don, depuis qu'il est tout petit. Par contre son ami, qui alors qu'ils étaient petits n'était pas aussi doué, a travaillé, a suivi des cours pour lui aussi arriver à maitriser l'art. Le jour où l'on classera les manuisiers, seuls rentreront en compte leurs oeuvres et pas la possession innée ou pas du don. C'est ce qui se passe dans le sport, dans le cinéma, dans la chanson, dans la littérature, etc. Et c'est normal. Le travail peut permettre de se mettre au niveau de celui qui avait initialement le don, voire de le surpasser.
Il n'y a pas que le travail. Imaginons une classe de Maths. Avec un gars hyper doué qui n'a pas besoin de réviser. Il vient juste en cours et il est capable de réussir n'importe quel exercice. Et un autre, moyen. Qui doit bosser dur pour y arriver. Tellement dur qu'il décide lors de la préparation du bac de ne se consacrer à fond que sur une partie du programme. Une espèce de loterie. il fait tous les exercices possibles de cette partie et miracle, lors de l'examen, c'est un des exercices qu'il a déjà faits qui est proposé. Les deux ont 18/20 et la mention très bien au bac. Et c'est normal. Pour l'un cela est dû au seul talent, pour l'autre cela est dû à la chance, ou plus globalement aux circonstances. Mais c'est toujours l'action qui comptera car son collègue tout aussi moyen qui aura choisi une autre partie du programme aura échoué. Et c'est normal. Seules les actions comptent pour se différencier.
Cette partie aussi ne remet pas en cause l'égalité telle que nous l'avons définie.
On constate donc avec ces développements que les aptitudes ne valent que si elles sont traduites en action, que lors de ces actions, seule compte la valeur de cette action et non pas le fait de savoir si elle est due au travail, au don ou au hasard. Ce qui confirme bien que les hommes doivent être traités selon ce qu'ils font, uniquement.
Mais certains souhaiteront tout de même avoir une explication en disant que certes ces trois éléments peuvent déterminer la valeur d'une action, mais le travail dépend plus ou moins de chacun alors que les aptitudes. Je répondrais aussi que les circonstances ne dépendent pas de chacun. Ce n'est donc pas le fait de dépendre de l'individu ou pas, mais c'est bel et bien ce que l'on arrive à produire.
Je pourrais néanmoins proposer une hypothèse pour eux
- Prenons une main: Les doigts sont différents, mais chacun a un rôle et donc une conception particulière (équivalent du talent exploité chez les individus). Cela ne signifie pas que l'un est supérieur à l'autre.
- Prenons l'exemple des dents de la bouche, c'est la même chose
- Prenons l'exemple des départements différents d'une grande entreprise. La Compta a son rôle, le marketing a son rôle, la production, les RH, etc. Mais les salariés de ces différentes branches n'en sont pas moins des salriés du groupe.
- on peut donc faire l'hypothèse (pour ceux qui l'acceptent) d'une entité supérieure qui décide que tel ou tel aura tel ou tel rôle et lui en donne les aptitudes, sans que cela n'entraine une inégalité entre ces individus.
Evidemment, pour ceux qui veulent bien de l'hypothèse de l'entité supérieure.