Les médias sont censés éduquer les citoyens. Leur fournir des informations de manière à ce qu'ils soient à même de prendre leurs décisions en toute connaissance de cause. Mais on constate hélas, que bien souvent, loin d'accomplir cette noble tâche, ils concourent plutôt à dévoyer le lecteur, en présentant de fausses informations, des opinions comme des faits.

Cette confuusion entre opinions et faits a aussi lieu dans des débats quand certains sciemment ou inconsciemment, présentent leurs opinions comme des faits, entraînant parfois la méprise de ceux qui écoutent.

Le présent article a pour but de fournir un guide pratique, à l'égard des lecteurs, des auditeurs, de ceux qui font la méprise sans le savoir (Loyd), et de tous ceux qui seraient intéressés.

 

Commençons par donner quelques définitions

Fait :

Opinion :

Affirmation :

Assertion :

Proposition :

Vérité

Il vient donc qu'une proposition, une assertion et une affirmation sont la même chose quand on parle du sujet qui nous occupe. Ce qui les différencie c'est leur domaine d'usage. Elles sont censées parler de faits, de vérité. Ceci appelle une conclusion, sur laquelle nous reviendrons plus tard : Il y a des propositions (affirmations, assertions) vraies (celles dont les faits sont avérés, prouvés), et il y a des assertions fausses (celles dont les faits ne sont pas prouvés, ou celles dont il est prouvé que les faits ne sont pas avérés).

Les opinions sont moins dangereuses. Chacun ayant la sienne, il n'est pas grave, tant qu'elles ne sont pas énoncées comme des faits, que quiconque ait son opinion. Cela ne mange pas pain.

 

Mais avant d'aller plus avant, il faut donc faire la différence entre les affirmations et les faits. Le principe est simple (il doit respecter les définitions sus-citées) : Dans une affirmation, on doit pouvoir extraire le fait évoqué. Si il n'y a pas de fait, alors il s'agit d'une opinion, ou d'un équivalent d'une opinion (voir les 15 synonymes), ie quelque chose sans valeur factuelle. Pour cela prenons quelques exemples

  • il est impossible que x²=-10 soit résolu par un entier : Y a t'il un fait énoncé ? Oui. Dans l'ensemble des entiers, aucun élément ne résoud cette équation. C'est donc une affirmation

  • demain, j'irai au cinéma : Y a t'il un fait ? Non. Ce n'est donc pas une affirmation. C'est l'équivalent d'une opinion. C'est une conjecture, un souhait, mais pas une affirmation

  • la peine est lourde : Y a t'il un fait? Oui. La lourdeur de la peine énoncée. C'est donc une affirmation

  • Il est impossible que tu produises un argument de qualité : Y a t'il un fait ? Non. L'impossibilité de produire un argument dans le futur n'est qu'une conjecture, ie une opinion. Ce n'est donc pas une affirmation.

  • Tu n'as produit aucun argument de qualité : Il y a un fait (aucun argument produit), c'est donc une affirmation.

  • Il pense que la crème est facile à faire : Il n'y a pas de fait. Penser une chose n'en fait pas un fait. Il s'agit d'une opinion. Et Cela dépend entièrement du sujet

  • Il a dit qu'il pensait que Dieu existe : Contrairement à ce que l'on pourrait dire, il y a bien un fait. Le fait est qu'il a dit une chose. C'est factuel. C'est bien une affirmation.

  • Il a volé deux millions d'euros. Complètement factuel. C'est une affirmation

 

Maintenant que vous savez faire la différence entre des affirmations et ce qui relève du sujet, l'étape suivante est de faire la différence entre une affirmation vraie et une affirmation fausse. Comme déjà dit, pour qu'une affirmation, assertion, proposition soit vraie, il faut que le fait qu'elle émet soit vrai, avéré. Lecteurs, il n'est pas toujours facile de prouver ce que l'on avance. On peut prouver une affirmation factuellement (avec des textes de lois, des photos, des vidéos, un aveu, etc.), on peut prouver une affirmation par une démonstration (cas des mathématiques par exemples), on peut prouver une affirmation en prouvant que l'affirmation contraire est fausse (alibi dans les procès, démonstration par l'absurde en logique, etc.). A chacun de voir.

Mais une chose est sure, et ceci est un principe qui est même rentré dans le droit : La charge de la preuve revient à celui qui affirme

http://fr.wikipedia.org/wiki/Preuve_en_droit_civil_fran%C3%A7ais

C'est donc à l'auteur d'une affirmation d'en apporter des preuves. Par exemple, ce n'est pas au sceptique de prouver que les extra-terrestres n'existent pas. C'est à celui qui affirme qu'ils existent. Une affirmation étant vraie si elle est prouvée, si elle n'est pas prouvée, alors elle est fausse, car (et c'est la suite du principe de la charge de la preuve) « ce qui est affirmé sans preuve, peut être réfuté sans preuve ». Donc si vous dites « les ET existent », j'ai le droit de dire « Affirmation fausse », et j'aurais raison. Si vous dites « la peine est lourde » sans le prouver, alors il s'agit d'une affirmation fausse.

Il n'y a pas d'affirmation entre les deux (vraie ou fausse). Par contre il y a des traitements particuliers qui existent. C'est notamment le cas dans la presse. Qui publie des affirmations sans toujours apporter les preuves (preuves qu'ils peuvent avoir). Le lecteur oublie souvent de vérifier (ou de se poser la questions) ces preuves. Il y aura donc des affirmations vraies, et des affirmations fausses dans les articles. C'est pour cela que quand quelqu'un s'estime diffamé (on a colporté des affirmations fausses à son sujets), il peut porter plainte, pour que le journal soit obligé de montrer ses preuves ou de reconnaître qu'il s'agissait d'une fausse affirmation. A noter aussi qu'il n'existe pas de diffamtion pour les opinions (vous êtes nul est une opinion. Vous êtes un voleur est une affirmation).



Terminons en parlant du principe du renversement de la charge de la preuve (il ne s'agit pas de dire que c'est au sceptique de prouver qu'une affirmation est fausse). Il intervient quand celui qui affirme a apporté une preuve. Alors celui qui dit le contraire devient celui qui émet une affirmation non prouvée. C'est donc à lui d'apporter la preuve. 

  http://fr.wikipedia.org/wiki/Renverser_la_charge_de_la_preuve_%28philosophie%29

 Exemple. Vous étiez au restaurant hier soir. En voici la preuve (photo). Non, je n'y étais pas. En voici la preuve (vidéo de moi au stade pendant le match d'hier => votre photo est truquée).



Voilà, bonne utilisation de ce guide...

 

Ajout du 05/11

Toujours dans l'optique de différencier les opinions des affirmations, sachez que vous aurez des énoncés qui ressemblent à une affirmation, mais qui ne sont que des opinons. Quand vous avez des doutes, appliquez la démarche suivante.

- énoncé

- dites "c'est son opinion"

- vous saurez alors si c'est plus qu'une opinion, ie une affirmation

- Vous appliquerez alors ce qui précède (preuve)

 

Exemples

- "Dieu existe". C'est son opinion.

- "Hollande est président de la France". C'est son opinion. Non, ce n'est pas son opinion.

- "La gauche est meilleure que la droite". C'est ton opinion. Non, c'est un fait. Dans ce cas prouve le. Si tu ne peux pas, alors c'est une affirmation fausse. Du niveau d'une opinion.

 

 

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