Comment devenir un modèle en 5 étapes?
21 avr. 2025« Chaque personne doit vivre sa vie comme un modèle ». Cette phrase est de Rosa Parks, qui elle-même a su être un modèle pour des millions de femmes… et d’hommes. Certains, alors qu’ils sont encore vivants, sont déjà vus comme des modèles. Quel est leur secret ? quelle en est la recette ? Comment les émuler et obéir à Rosa Parks ? Regardons l’exemple d’Estelle et prenons-en de la graine…
1. On se forge dans l’enfance
Répondre aux blessures de l’enfance constitue bien souvent le moteur profond de nos actions. Le départ précoce et tragique de sa mère a forgé Estelle. Le sentiment d’abandon a développé le goût de l’excellence et du « faire le bien ». C’est comme cela qu’elle serait appréciée, aimée et entourée.
Les autres brimades d’une enfance parfois difficiles n’ont fait que durcir la carapace extérieure. Pour ne pas être blessée à tout bout de champ, et surtout pour ne pas avoir peur d’affronter n’importe quelle difficulté.
On se forge dans l’enfance.
2. Mieux vaut être pauvre et libre qu’opulent et enchaîné
Dans ce pays-là, et déjà à cette époque, la galère dégoulinait de bien des doigts. Estelle s’était extirpée de la galère. C’est comme ça que le voyait une grande partie de sa famille : Elle avait épousé un homme jouissant d’une excellente situation. Elle était « en haut », et bon nombre des siens espéraient l’être également. Quand on arrose une belle plante, les mauvaises herbes profitent des gouttes.
Ce que la famille ne voyait pas, c’est qu’elle n’était pas heureuse. Ce mariage ne correspondait en rien à l’idéal qu’elle s’en était fait. « Il faut supporter » était la rengaine qui revenait quand elle s’en ouvrait à des proches. « Le dehors est dur ». Rengaine trop souvent entendue par toutes ces femmes avilies par les conditions socio-économiques difficiles du pays et une société encore trop patriarchale.
Mandela n’a pas abandonné ses idéaux pour sortir de prison. Le regard des autres qui voulaient continuer à l’appeler « Madame » n’était rien devant le sien. Elle allait partir. Ce serait dur, mais elle allait partir. Des temps incertains, de nouveau, allaient s’ouvrir. Mais il fallait partir.
Elle est partie. Libre. Ne dépendant pas d’un homme. Elle est partie. Elle peut aujourd’hui, en connaissance de cause, parler aux femmes plus jeunes qu’elles…
3. Si on m’a frotté le dos, c’est pour que je puisse frotter le dos à d’autres
Seuls les ingrats oublient les mains tendues qui ont parsemé leur parcours. Estelle n’était pas ingrate. Souvent elle repensait à toutes ces bonnes âmes dont elle avait croisé le chemin. De tonton Zach à tonton Christian, en passant par toutes ces familles qui lui avaient ouvert leurs portes. C’était facile, elle était aimable. Mais ce n’était pas obligé. Elle leur en savait gré.
Tout comme, dans son organisation tentaculaire, elle n’oubliait pas tous ces anciens qui l’avaient pris sous leur aile, lui prodiguant conseils et astuces pour naviguer dans le « deep state » de l’organisation. Elle ne les oubliait pas. C’est pour cela qu’elle s’efforçait à son tour, de prendre sous son aile les jeunes prometteurs dans l’organisation.
Quand elle repérait une jeune bosseuse, un jeune travailleur, elle se débrouillait pour être la main tendue dont ils pouvaient avoir besoin. Les voir réussir contribuait à son épanouissement. Les bonnes idées ne diminuent pas quand on les partage, elles se multiplient. Et pour l’organisation, ça ne pouvait être qu’un plus que d’avoir le maximum de talents…
Parfois cela surprend, dans ce monde hyper individualiste. Christian avait été surpris quand alors qu’elle rendait compte d’un travail devant des centaines de personnes, elle avait appuyé sur l’importance de sa contribution. Elle était allée jusqu’à respecter son désir d’anonymat en l’appelant Estian. Elle avait remplacé le « Chris » par « Es ».
Personne ne peut se frotter le dos tout seul…
4. Si tu es balayeur, balaie de telle sorte que n’importe quel passant mort, vivant ou à naître dise qu’ici a vécu un grand balayeur de rues
L’excellence prônée par MLK avait toujours été l’exigence qu’elle s’était assignée. Elle connaissait un autre MK qui avait le même degré d’exigence.
Partout elle était passée, dans tous les projets où elle avait été impliquée, tout le monde était unanime. Son degré d’implication, son ardeur au travail, son attention pour les détails, son perfectionnisme, son refus absolu de l’erreur étaient indiscutables. Son mari, son fils, ses amis s’inquiétaient toujours des efforts qu’elle mettait : « tu n’es pas obligée tu sais ? », « prends le temps de te reposer ». Si ce n’est pas moi, alors qui ? Si ce n’est pas maintenant, alors quand ? Elle y allait, remettant sans cesse le métier sur l’ouvrage. Tant que ce n’était pas fini, et bien fini. Tous les nouveaux dans l’organisation qui travaillaient avec elle se sentaient alors obligés de se dépasser eux-mêmes. L’émulation…
Même au boulot, le nouveau boulot qu’elle venait de commencer après une mutation interne, ce sont ses patrons qui lui demandaient de ralentir le rythme. « Je ne ralentis pas, vous me connaissez même ? » pensait elle en souriant. Elle ralentirait quand tout serait parfaitement maitrisé.
Dans de nombreuses années, son travail serait encore loué. C’est aussi cela un modèle…
5. Si l’on peut te prendre ce que tu possèdes, qui peut te prendre ce que tu donnes ?
Le moteur venant de l’enfance, la jalousie de sa liberté, l’excellence, la gratitude et le mentorat peignait déjà une peinture modèle. Le tableau ne pouvait être complet qu’avec la générosité. Pure. Estelle était comme ça. Ce n’était pas normal que les autres souffrent. Elle faisait donc tout ce qu’elle pouvait, et même plus, pour venir en aide aux autres. En argent, en vêtements, en nourriture, en idées, en paroles, en pensées, et en prières. Toujours avec discrétion.
C’était aussi cela la vraie générosité. La main droite ne sait pas ce que la main gauche donne. Elle avait beaucoup donné. Et jamais elle ne s’était appauvrie. Et jamais elle n’avait regretté.
Estelle est une personne bonne. Estelle est une bonne personne. En rentrant chez elle ce soir-là, elle se sent guillerette. C’est son anniversaire. Elle a déjà reçu de nombreuses marques d’estime. Quand elle ouvre la porte et qu’elle allume, elle découvre tout un tas de gens qui s’écrient « Joyeux anniversaire Estelle ». En s’installant devant son gâteau ce soir-là, elle est heureuse. Elle le mérite…