Les voici. Les militants. Ils veulent le changement. Rien ne marche. L’école, l’hôpital, les emplois, la justice. Rien. Il faut que cela change. Ils appellent à la mobilisation générale. Qui m’aime me suive. Ne sont-ils donc pas aimés ? Le jour dit, la place est vide. Point de foule. Seule la police. Mais ils sont où ? « Je ne veux pas me faire tuer », « Je veux voir mes enfants grandir », « Qui va vendre à ma place au marché ? », « Je ne peux pas manquer le travail. On va me renvoyer ».

Nos militants avaient oublié ce que la science sait : La peur de perdre est plus forte que l’espoir de gagner. L’histoire qui suit va achever de vous convaincre.

 

Tonton Bill était un bonhomme qui menait grand train

Ses revenus réguliers n’étaient néanmoins pas certains

Comment faisait-il ? Il prenait crédit. Partout et à Tous

Il disait qu’on gâte un nom en demandant un petit crédit

Et si, auprès de ses grands créanciers il n’avait plus la côte

Quand il était malade, ils étaient ceux qui payaient la note

Tous se disaient « Je perdrai mon argent s’il passe de vie à trépas ».

Mieux vaut un vain espoir qu’une perte certaine. N’est-ce pas ?

 

Le fabuliste dessine un chemin facile. La réalité est certainement plus complexe. Comment faire pour que les craintes de la foule se transforment en « si je ne fais rien, je vais perdre le peu que j’ai », ou encore « si je ne fais rien, mes enfants perdront leur avenir » ? Question difficile pour les militants. Mais question essentielle…

 

Moralité : Personne n’aime perdre. C’est le principal biais cognitif. Et parfois quand on ne veut pas perdre, on perd réellement …

 

Retrouvez l’ensemble des fables

Retour à l'accueil