Une autre approche de la fidélité...
20 févr. 2021On m’a récemment fait remarquer que j’étais un très grand fan de Lady Ponce. J’avoue. J’aurai l’occasion d’en faire l’anthologie. Aujourd’hui je souhaite simplement faire un arrêt sur ce morceau où elle nous parle de fidélité, ou plutôt de l’inexistence de la fidélité chez ses compatriotes camerounais. D’après elle, bien sûr.
Se faisant, elle reprend l’acception classique de la fidélité pour ce qui est des relations de couple, qui consiste à considérer que la fidélité c’est quand aucun des deux ne va avoir de relations sexuelles avec une tierce personne. C’est ce qu’on appelle « Tromper ». Cela vient bien sûr des préceptes religieux (tu ne commettras point l’adultère), mais pas que. Comme nous le raconte Djaïli Amadou Amal dans ses impatientes ( ), même dans un mariage polygamique les infidélités font mal.
Rions. Rions et notons que cette approche de la fidélité peut entrainer à jouer avec les limites pour prouver à l’autre qu’on est resté dans les clous. Mais est-ce la bonne approche ? C’est l’objet de cet article…
Commençons par revenir à la définition de fidélité. D’après le Robert, nous en avons les significations suivantes.
La première observation que la fidélité lie deux entités. Un individu à un autre individu, à un objet / animal, voire à un serment. Pour ce qui est du couple, cela se ramène à la seconde définition : c’est la constance dans les affections, les sentiments et les relations. La constance c’est le maintien dans le temps de ces sentiments ou manifestations. Dans les débuts, je t’aime, je te protège, je te chéris. Trente ans plus tard, si je t’aime toujours, si je te protège toujours et si je te chéris toujours, c’est que je t’ai été fidèle. C’est ce que la définition dit. Pas de place donc pour les infidélités. Ou pas de place directe. Peut-on aimer, chérir, protéger, etc même si on a une relation extra conjugale ? Oui. Peut on cesser d’aimer, chérir et protéger sans avoir de relation extra conjugale ? Oui.
Et concernant les infidélités ? Ce n’est pas tant qu’elles soient commises, c’est qu’elles soient sues. De nous, et aussi des autres. Et c’est bien sûr désagréable. C’est la peur que l’autre s’en aille Comme Maki Avele nous l’avait précédemment révélé. Mais alors, l’autre aura rompu sa promesse de constance. Ce qu’il / elle peut faire, même sans tromper. La peur qu’elle s’en aille ou la peur du manque de respect. Le respect faisant lui aussi partie des engagements exigeant la constance, on en revient à la même chose : On peut considérer que la fidélité est un engagement réciproque à faire des choses positives à l’autre, dont lui montrer de la considération.
Je te suis fidèle si A TOI, ET UNIQUEMENT A TOI, je suis constant dans ce que je t’apporte et que j’avais promis de t’apporter : Du respect, de l’écoute, une épaule, de la protection, une bonne éducation pour tes enfants, des encouragements, soutien matériel en cas de coup dur, entrain, drôleries, etc.
Pour faire une analogie triviale, j’ai le même numéro SFR depuis 21 ans. Je suis fidèle à SFR. Mais j’ai également une puce Orange. Cela change t’il mes engagements avec SFR. Et pour ceux qui sont au Cameroun, il n’est pas rare qu’ils aient jusqu’à trois numéros.
Attention : je ne suis pas en train d’encourager à la « débauche » et à l’adultère. Je faisais juste une observation sur ce que devrait être, pourrait être la fidélité : une constance à apporter à l’autre ce qu’on lui a promis dès le départ. On pourrait ici ouvrir un autre débat sur ces fameux débuts où dans le but de séduire, on est parfois amené à présenter à l’autre un visage qui n’est pas vraiment le notre et qui changera. Bonjour les « tromperies » futures...
Mais on n’ouvrira pas ce débat tout de suite. Aux messieurs qui s’empresseraient de montrer cet article à leur douce, pensez que je n’ai pas écrit dans un seul sens : ne fais pas aux autres…