Tu mangeras à la sueur de ton front. Terrible maxime qui semble guider la vie du plus grand nombre. Pire ! Tu survivras au prix d’intenses efforts.

C’est en tout cas ce que se disait notre ami Leuk le lièvre. Il se le disait, parce que jour et nuit il allait par monts et par vaux, à la recherche de sa pitance. Jour et nuit, il était aux aguets, fuyant les prédateurs. Un jour, il s’arrête au pied d’un arbre pour souffler. Il entend alors une voie venue des cieux.

 

  • Eh mon ami, pourquoi astu l’air si essoufflé ?

 

En levant la tête, il voit que ce n’est qu’un écureuil perché tout en haut de l’arbre.

 

  • C’est que je cours pour vivre.
  • Mais, c’est stupide. C’est bien mieux de rester tranquille !
  • Comment ça ? on peut vivre en ne se battant pas pour survivre ?
  • Bah oui. Regardemoi. Je suis là, posé toute la journée. Quand j’ai faim, je prends une noisette et je mange. Je risque même le surpoids. Je suis peinard. Pépère.
  • Ça a l’air bien effectivement. Tu es sûr que je peux le faire
  • Mais oui ! tiens, adossetoi au pied de l’arbre là. Si tu as faim tu prends un brin d’herbe ou je t’envoie une noisette. Peinard je te dis.

 

Leuk se laisse tenter. Il s’installe. C’est vrai que ça a l’air bien. Plus de fatigue. La bise caresse son pelage. Puis il a faim

  • Donnemoi la noisette dont tu parlais
  • Attends, je vais d’abord choisir les miennes, je te donnerai le reste. Tout à l’heure. En attendant mange l’herbe

Leuk, déçu, mange les herbes. C’est moins bon que son repas habituel. Mais au moins il ne court pas partout. Il va s’endormir pour une petite sieste. Mais un renard survint et le dévore prestement.

Pour manger correctement, il dépendait de l’écureuil. Et quand il baisse la garde, il est dévoré. Pas facile de rester peinard tout en prospérant. A moins d’être comme l’écureil…

 

 

Moralité : Mon frère, si tu veux te la couler douce, il faut être haut placé. Il n’y a que là que l’on peut manger sans devoir se battre…

 

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