Ah que c’est humain, de toujours chercher des sources d’autoglorification

C’est l’une des tares les mieux partagées. Celui-là se gargarise de sa maison

Tel autre de sa voiture. Et là une autre de ses bijoux. Un autre encore de son travail

Ceux-là enfin de leur enfant. Ah, quelle occasion inépuisable de se frapper le poitrail

*

Un de ces couples, heureux parents d’un gars prometteur, étaient de ceux-là.

Bac à seize ans, Ingénieur à vingt et un, docteur à vingt-cinq, cela ne les rendait pas peu fiers.

Ils ne se privaient pas de le faire savoir, les exploits scolaires les plus lointains n’oubliant guère

Et lui qu’en disait il ? ça le gênait, mais ses remontrances tombaient à plat

*

Au cours d’un voyage à trois, ils s’arrêtèrent dans une petite ville de province. Un ami d’amis

Il les reçut. Les présentations faites, en désignant leur fils ils entonnèrent leur refrain habituel

A leur grande surprise, l’hôte les devança. Il leur parla de son fils. A peine un mètre et demi

12 ans. Bac en poche. Admis dans une prestigieuse fac américaine. Et autres exploits à la pelle

*

Notre couple en demeura bouche bée. Et ne put rien rétorquer. Ils comprirent leur erreur

L’humilité est un trésor. Plus tu t’élèves, plus les autres te voient petit. Disons-le en chœur

Peu importe ta force, Il y aura toujours quelqu’un à qui en aura plus. Sache-le dorénavant.

Si donc tu choisis te mettre en avant en l’affichant Un jour tu seras Grosjean comme devant

 

Moralité : Quand tu te baisses pour guetter par le trou de la serrure, sache qu’il y a quelqu’un derrière toi qui se baisse aussi pour regarder ton anus...

Retrouvez les autres fables de Jean d'Andjeng

 

Retour à l'accueil