Témoignage piqué sur le net en 2011 en vue d'une exploitation future car je le trouvais intéressant et évocateur(le texte n'est donc pas de moi, et je ne me souviens même pas de l'endroit où je l'avais copié).

Je le publie aujourd'hui car je le réutiliserai bientôt dans un article portant sur le développement durable et l'écologie

 

Je suis de Akom Etam et je passe en ce moment des vacances sur le sol qui m'a vu naitre. Autrefois je blaguais en disant que les poules de la famille de Mongo Beti et celles de ma famille picoraient sur la meme cour....
Je suis heureux d'etre parmi les miens, pourtant je suis si triste....Tant de pauvrete! Je la vois, je la lis sur les visages...Et tout a change! Autrefois, les villageois survivaient de l'agriculture: Les femmes cultivaient le Manioc et les arrachides; et les hommes le cacao. Elles allaient les vendre au marche Mvog Mbi a Yde; Certaines cultivaient le macabo qu'elles exportaient au Gabon. Le Manioc est une culture qui epuise les sols du fait de l'enorme quantite de nutriments qu'il y retire. Autrefois, cela n'etait pas un probleme car il y avait suffisamment de terre arables pour permettre des jacheres de 10-15ans. La population a drastiquement augmente, consequence directe: jacheres reduites a 1-2 ans. Duree insuffisante pour retablir la fertilite des sols, d'ou la chute des rendements qui etaient deja sous-optimaux. Les couts de transports ont drastiquement augmentes decourageant les femmes dans le commerce du manioc a faible rendement. Elles se jetterent dans la production de l'odontol dans les annees 90. Le probleme c'est que la matiere premiere est le vin de palme, obtenu apres abattage de palmiers. Consequence directe: en l'espace d'une décennie, les palmiers ont disparu. Or le palmier occupait une place essentielle dans l'alimentation des habitants et de la faune: le "Kpwem", l'Okok, sont fait a l'aide de ses fruits. Les ecureuils, perdrix, divers rongeurs et canides sauvages se nourissaient de noix de palmes. Tous ont foutu le camp, mettant en peril les quelques rares sources de proteines animales que les populations trouvaient dans la foret. La pauvrete grandissante a entraine des comportements de survie souvent incompatibles avec les regles et lois. Ainsi, les villageois se sont lance dans l'exploitation cladestine du bois. Consequence directe: Les ligneux tels que les Meyos, Abing, pour ne citer que celles la, ont aussi disparues. Or, ces deux especes fournissaient, grace a l'oviposition, des chenilles comestibles aux villageois pendant une periode de 2-3 mois aucours de l'annee. Les chenilles etaient une source de proteines et de revenues.
Tout a foutu le camp, Mr Biya.
Tout s'en est alle Mr Gregoire Owona.
Tout a disparu Mrs Mebe Ngo'o, Mbarga Atangana, etc...
La misere est si ostensible qu'elle submerge le temoin. Il n'est pas possible que vous ne vous en rendiez pas compte.
En 30 annees de gouvernemnt, il n'existe aucune variete amelioree adaptee aux besoins du petits paysan de l'ecosysteme forestier (Centre, Sud, Est). Je repete aucune! Mr Mba, mon maitre d'ecole aimait repeter: "cela ne se peut pas!" Ca l'a ete pourtant!
Or il aurait suffi de moins de 3 annees pour qu'une methode empirique comme la selection massale produise des resultats immediat.

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